Lundi 11 juillet 1887 (E)

De Une correspondance familiale

Lettres incomplètes de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville et d'Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris), à leurs grands-parents et leur tante Duméril (Vieux-Thann), recopiées par Félicité Duméril à la suite de la lettre du samedi 9 juillet 1887


Merci chers grands-parents, chère petite tante Marie[1] de tout ce que vous nous avez dit de bon et d’affectueux, je sais combien vous partagez notre peine qui est si immense[2]. Nous ne pouvons croire encore à un malheur pareil, il nous semble impossible que cette tante chérie, notre bon ange, notre conseil, notre vie à tous ne soit plus avec nous. Elle était si sainte, si parfaite, sa maladie et sa mort ont tellement répondu à la sainteté et à la perfection de sa vie !

Pas un mot de plaintes, pas une parole sur elle, toujours son joli et cher sourire jusqu’au dernier instant s’adressant à tous.

Dans [une] lettre d’Émilie[3] nous trouvons au sujet de son oncle Alphonse[4] : Notre pauvre oncle est admirable, son énergie ne l’abandonne pas. Il est revenu hier de Launay et il va reprendre toutes ses occupations. Mme Dumas[5] va rester avec lui pendant que son mari est aux eaux, mais oncle m’a promis qu’il viendrait souvent me voir. Il est impossible d’être plus courageux qu’il n’a été tout le temps de la maladie de notre pauvre tante, l’entourant des soins les plus tendres et ne lui laissant pas deviner une seule fois ses anxiétés.

Ils ont eu tous les deux, tout le temps, le sourire sur les lèvres chaque fois qu’ils se regardaient. Oncle ne s’est pas laissé abattre un instant tout en voyant que tous ses efforts ne servaient à rien et que le mal gagnait chaque jour du terrain, il a lutté jusqu’au bout avec la même énergie, quels exemples que ceux-là, mais combien c’est déchirant d’assister à cela. 


Notes

  1. Voir la lettre du 11 juillet 1887 (D), qui pourrait être « l'original ».
  2. Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards, vient de mourir.
  3. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart et sœur de Marie. Ce qui suit est un passage d'une seconde lettre.
  4. Alphonse Milne-Edwards.
  5. Cécile Milne-Edwards, épouse d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.


Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Lundi 11 juillet 1887 (E). Lettres incomplètes de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville et d'Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris), à leurs grands-parents et leur tante Duméril (Vieux-Thann), recopiées par Félicité Duméril à la suite de la lettre du samedi 9 juillet 1887 », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_11_juillet_1887_(E)&oldid=53128 (accédée le 8 décembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.