Lundi, novembre1883

De Une correspondance familiale


Lettre de Cécile Bertrand-Geslin, épouse de René Magnier de Maisonneuve (Douet-Garnier, près de Nantes) à son amie Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (hors de Paris)

Fs1883-11 lundi-Cécile de Maisonneuve à Marie-pages1-4-lourd.jpgFs1883-11 lundi-Cécile de Maisonneuve à Marie-pages2-3-lourd.jpg


Vous ne saurez croire[1], chère Madame, combien votre lettre m’a touchée. Je vous en aurais remerciée plus tôt si cela m’avait été permis, mais la faculté s’est montrée intraitable ; d’ailleurs, malgré les nombreuses lettres que j’ai reçues et qui demandent une réponse, je puis presque dire que vous avez mes 1ères lignes ; c’est de toute justice car votre affectueuse épître a été une de celles qui m’ont été le plus au cœur. C’est que j’éprouve pour vous, chère Madame, une vraie et très vive sympathie. Vous ne pouvez pas désirer plus ardemment que moi la liaison de nos 2 petites filles[2], mais j’espère qu’avant le moment où elles pourront s’apprécier les mères seront devenues des amies (permettez-moi de lâcher ce grand mot que je ne prodigue point tant j’en comprends l’étendue).

J’aime à croire que votre santé est bonne, mais je pense qu’en ce moment vous êtes veuve comme moi et que la séance[3] de demain en est la cause. Que ne sommes-nous l’une auprès de l’autre pour nous consoler mutuellement !

Vous ne me dites rien de la santé de votre chère petite Jeanne ; j’espère que c’est bon signe et qu’elle est florissante. Pour Marie elle va bien, ainsi que la maman.

Adieu, chère Madame, je suppose que nous entrerons ensemble à Paris et je m’en réjouis à l’avance. Veuillez agréer le témoignage de mes très affectueux sentiments.

Cécile de Maisonneuve

Douet-Garnier[4] lundi.


Notes

  1. Lettre non datée à situer peu après la naissance de Marie Magnier de Maisonneuve, le 22 octobre 1883.
  2. Marie Magnier de Maisonneuve et Jeanne de Fréville, née en 1881.
  3. Une séance à la Cour des comptes à laquelle assisteront René de Magnier de Maisonneuve et Marcel de Fréville ?
  4. Manoir proche de Nantes.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Lundi, novembre1883. Lettre de Cécile Bertrand-Geslin, épouse de René Magnier de Maisonneuve (Douet-Garnier, près de Nantes) à son amie Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (hors de Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi,_novembre1883&oldid=60802 (accédée le 30 avril 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.