Jeudi 31 octobre 1918

De Une correspondance familiale

Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé)

original de la lettre 1918-10-31 pages 1-4.jpg original de la lettre 1918-10-31 pages 2-3.jpg


31 Octobre 18

Mon cher Louis,

J’espère que tu as facilement retrouvé ton régiment et que ta nouvelle installation n’est pas trop mauvaise ; malgré tout elle doit faire un triste contraste avec celle de la rue de Sèvres[1] !

Pierre[2] a passé ici avant-hier. Je ne l’ai pas vu, car j’étais à Ecuelles où ton papa[3] est venu aussi passer quelques heures hier. Pierre n’a pas posé à Paris ; il y venait remplir une pénible mission : annoncer à une personne que cela intéresse particulièrement que son CommandantFayolle est sérieusement blessé : touché à 4 endroits par des éclats d’obus. Ton papa a donc vu Pierre un peu : il est parti pour Nancy[4] à 8 h du soir et en reviendra un peu plus tôt qu’il ne pensait (c'est-à-dire Dimanche matin au plus tard) pour se rencontrer avec Guy de Pl[5] qui revient de Vieux-Thann et doit quitter Paris Lundi matin. Pierre, toujours voisin de Michel, lui a fait porter un mot pour l’informer de son départ en permission et l’engager à prendre la sienne en même temps. C’est le désir de Michel d’après une bien affectueuse et belle lettre que j’ai reçue de lui avant-hier. Le contraste sera cependant dur.

Henri D.[6] n’est pas encore revenu, nous ne savons rien de lui ; mais il doit être à Versailles le 2, jour où finit son congé de convalescence de sorte qu’il va arriver.

Henri Parenty nous quitte aujourd’hui pour aller chez les Dupont. Ce sera plus agréable pour les permissions que nous attendons. Quel dommage que la tienne soit déjà finie. C’était si bon de t’avoir, mon petit, et tu as été si gentil, d’un bout à l’autre et sur toute la ligne. Je t’aime bien.

Je t’embrasse en conséquence.

Emy


Notes

  1. Rue de Sèvres : domicile parisien des Froissart.
  2. Pierre Froissart, frère de Louis.
  3. Damas Froissart.
  4. Nancy, où vit sa future épouse Antoinette Daum.
  5. Guy de Place.
  6. Henri Degroote, probablement auprès de son épouse au Bourdieu.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 31 octobre 1918. Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_31_octobre_1918&oldid=53070 (accédée le 21 novembre 2024).

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