Jeudi 30 septembre 1915

De Une correspondance familiale

Lettre de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin) à son fils Louis Froissart (Paris)

original de la lettre 1915-09-30 pages 1-4.jpg original de la lettre 1915-09-30 pages 2-3.jpg


Le 30 7bre 15[1]

Mon cher Louis

Ta lettre du 28 nous arrive aujourd’hui 30. Je souhaite qu’il n’y ait pas plus loin de chez nous à chez toi que de chez toi à chez nous : les probabilités sont contraires : ta dépêche de Samedi à Hélène[2] avait été beaucoup moins vite que ta lettre de ce jour : elle est arrivée avant-hier mardi après le départ d’Hélène (rentrée à Paris prématurément pour étudier d’autres collèges que Gerson[3] où Riquet[4] ne peut plus se voir en peinture. Elle nous a laissé Anne Marie et sa sœur[5]).

Tu parais bien peu [fixé] [ ] tes frères sur ce qui les touche : Pierre[6], sousLieutenant à partir de demain 1er octobre va, je pense, te voir en te rendant à Fontainebleau où il devient instructeur.

Aura-t-il Michel[7] ? Ce dernier écrivait le 18 (ça commence à nous sembler loin) qu’il est proposé pour sousLieutenant au front, ce qui ne veut pas dire qu’il sera nommé : Il a déjà exercé les fonctions de chef de secteur, ce qui pourrait faciliter les choses.

Made[8] a télégraphié qu’ils quittent Montpellier Samedi : est-ce à Paris directement qu’ils aboutiront. Je le crois, tout en doutant qu’ils viennent nous trouver [   ] ce qui serait une bonne inspiration : le voisinage de Pierre va leur paraître une raison de plus de rester quelque temps à Ecuelles ??

J’ai prévenu (par une dépêche et une lettre qui arriveront peut-être après leur départ à Montpellier) que tu as leur clef. Ils [  ] (Samedi soir ou Dimanche matin) s’ils sont arrivés à Paris.

Elise et Jacques[9] ont passé 24h à Hazebrouck avec Jacques 1er. Ce dernier va faire, avec [son auto] de la télégraphie optique pour causer avec les aéroplanes observateurs des [Batteries] boches (qui font des dépêches sans fil mais nous reçoivent pas). C’est intéressant.

Nous sommes ici au complet depuis hier : le temps était affreux : il s’est mis au beau.

Continue à te renseigner sur Target[10] et à me communiquer les réponses et télégraphie-moi si le malheur prévu t’est signalé.

Dis à la cousine Ozélie que c’est ici qu’elle me trouverait aujourd’hui, ce qui ne prouve pas que j’y serai encore quand elle viendra.

Compliments à Pierre à qui j’ai écris mais la lettre envoyée d’ici ne [  ] qu’une assez vaine tentation de correspondance le plus souvent depuis la grande attaque. Mille amitiés

D. Froissart

L’appel de la classe 17 pour le 15 octobre me paraît peu probable.

J’ai assisté lundi à Verchocq à l’enterrement de Mme André de la Gorce[11] emportée par une embolie qui la guettait un peu, elle a eu 2 phlébites depuis la naissance d’un bébé[12] en Juillet. Triste. Triste ! Le mari n’est pas guéri de sa pleuropneumonie.

Je n’ai pas encore pu aller à Dommartin l’auto ayant été 2 jours à bout et s’étant refusé à marcher aujourd’hui jusqu’à 3h du soir.


Notes

  1. Un tampon sur la feuille : Brunehautpré
  2. Hélène Duméril, épouse de Guy de Place.
  3. Externat catholique parisien, fondé en 1884.
  4. Henry de Place.
  5. Anne Marie et Jeanne de Place, sœur d’Henry.
  6. Pierre Froissart.
  7. Michel Froissart.
  8. Madeleine Froissart, épouse de Guy Colmet Daâge.
  9. Elise Vandame et son époux Jacques Froissart (Jacques 1er).
  10. Louis Target.
  11. Gabrielle de La Jaille, épouse d’André de La Gorce.
  12. Gabriel de La Gorce.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 30 septembre 1915. Lettre de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin) à son fils Louis Froissart (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_30_septembre_1915&oldid=55463 (accédée le 4 octobre 2024).

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