Jeudi 26 juillet 1792

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à son père François Jean Charles Duméril(Amiens)


N° 33

Rouen ce 26 Juillet 1792.

Papa,

Il paraît que votre voyage a été fort heureux. J’en suis fort content. Cela vous engagera peut-être à le recommencer demain, je le souhaite. Vous aurez encore un moment de distraction.

Vous avez paru désirer des pommes de pin. J’ai eu occasion d’aller à la forêt, j’en ai ramassé quelques-unes que je vous fais passer, ainsi que quelques jeunes plants, dont vous pourrez faire tout l’usage que vous jugerez à propos, je vous ferai passer pour le renouveau quelques plantes et graines.

J’ai joint dans la bourriche, une boîte d’insectes pour le petit Dejean[1]. Veuillez bien lui faire remettre, avec le Polypode qui l’entoure : c’est une plante rare, qu’on ne trouve pas à Amiens, et dont vous seul saurez le nom probablement. Rien de nouveau ici, que des lièvres qui reviennent de Paris[2].

Polypodium Clavatum.

Embrassez, je vous prie maman[3] pour moi. Dites-lui qu’au premier voyage de M. Legendre elle entendra parler de mes bas de laine. Bien des choses à toute la famille.

Je suis en attendant de vos nouvelles

Votre fils soumis

Constant Duméril


Notes

  1. Pierre François Marie Auguste Dejean.
  2. Le 11 juillet 1792 l’Assemblée législative a déclaré « la Patrie en danger » : par ce décret les fonctionnaires publics doivent être à leur poste, et les gardes nationaux en état d’activité.
  3. Rosalie Duval, épouse Duméril.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 93

Pour citer cette page

« Jeudi 26 juillet 1792. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à son père François Jean Charles Duméril(Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_26_juillet_1792&oldid=40011 (accédée le 8 octobre 2024).

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