Dimanche 5 août 1792
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
N° 34
Rouen Le 5 Août 1792
Maman,
Je m’accuse, pardonnez-moi. Oui, j’ai eu tort je l’avoue, mais je le réparerai. Vous recevrez de moi, par la Suite, plus de lettres que vous ne voudrez peut-être ! quand viendrez-vous me voir ? Faites cette partie-là ! non, ne me le dites pas, venez me surprendre. Oh quelle agréable surprise ! A propos, vous avez eu à Amiens deux membres de l’assemblée mais on s’est surpassé, je n’y conçois rien ; on disait Amiens Si aristocrate et partant sur les frontières avec autant d’ardeur qu’on en a à ouvrir le portefeuille ?[1] Vous ne répondez peut-être pas ? Je mande à papa[2] l’état dans lequel nous nous trouvons, et je vous prie, écoutez : ne soyez nullement étonné de recevoir à la première occasion favorable une ribambelle de bas de laine malades que je vous prierai de rétablir et de me faire passer aussitôt qu’ils pourront faire la route avec quelques-uns de propres et de bien portants. Entendez-vous ? Je vous embrasse bien tendrement et suis votre fils
Constant Duméril
à Rouen le 5 Août 1792.
Notes
- ↑ Le « manifeste » rédigé par le duc de Brunswick est publié dans le Moniteur (3 août 1792). Ce texte, qui apporte le soutien des cours prussienne et autrichienne à la famille royale, déclenche une vive agitation patriotique dans le pays, dont André Marie Constant Duméril s’étonne ironiquement.
- ↑ François Jean Charles Duméril.
Notice bibliographique
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 94
Pour citer cette page
« Dimanche 5 août 1792. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_5_ao%C3%BBt_1792&oldid=39659 (accédée le 21 novembre 2024).
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