Jeudi 18 avril 1918
Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé)
18 Avril 18
Mon cher Louis,
Ton petit mot du 8 m’est arrivé ce matin seulement. Ce n’est pas rapide, mais il avait été soigneusement ouvert et recollé. Tu devines avec quel empressement j’aurais refait le raid d’il y a 3 ans en banlieue, même s’il avait dû être agrémenté d’autant de péripéties et de dangers : mais la télépathie n’est pas encore assez avancée pour m’avoir avertie ! Et maintenant, te voilà d’un autre côté, entre papa[1] et maman, mais pas précisément sous leurs ailes… Nous pensons à toi, cher petit, et nos cœurs sont avec toi, tu le sais.
Ton papa ne parle pas de retour. Il se rend utile là-bas. Malheureusement il a un lumbago qui lui rend tout mouvement difficile et douloureux.
Je t’embrasse tendrement et te quitte pour donner de tes nouvelles à tes frères[2]. Jacques doit être dans la même région que toi peut-être.
Emy
J’ai un mot de Michel qui n’avait pas encore bougé le 15.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 18 avril 1918. Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_18_avril_1918&oldid=53700 (accédée le 14 novembre 2024).
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