Jeudi 17 janvier 1878

De Une correspondance familiale


Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)


original de la lettre 1878-01-17 pages 1-4.jpg original de la lettre 1878-01-17 pages 2-3.jpg


Vieux-Thann 17 Janvier 1878.

Ma bien chère Aglaé,

Je viens d’apprendre par une lettre de Charles[1] adressée à Léon[2], la mort du pauvre François[3], ce bon et vieux serviteur dont chacun de nous a été à même d’apprécier les qualités et le vrai attachement à ses maîtres, il est récompensé aujourd’hui dans le Ciel des épreuves diverses qu’il a subies sur la terre, soit par la maladie de sa pauvre fille[4], soit par les vives souffrances physiques et prolongées qu’il a supportées avec courage. Cette pensée ne quittera pas la bonne Pauline[5] et lui donnera des forces dans son malheur, dis-lui que nous prenons bien part à sa douleur et que je prie pour elle.

J’ai répondu dès le commencement de ce mois aux bonnes lettres que j’ai reçues de toi et de nos chères petites filles[6] qui écrivent toujours d’une manière charmante pleine d’affection pour leurs vieux parents. Leurs jolis dessins nous ont fait le plus grand plaisir : que nos chères enfants si bien dirigées continuent ainsi pour le bonheur de chacun de nous.

Notre chère Marie Duméril[7] va sensiblement mieux, elle peut à présent aller dîner chez sa bonne mère[8] où elle trouve tout ce qu’il faut pour être bien installée. Dans ce moment elle a le plaisir de posséder en visite une de ses amies Mlle Lomüller[9] qui est une charmante personne. Hier mon mari[10] a vu chez Marie les emplettes que tu as eu la bonté de faire pour elle, il paraît que tout est on ne peut mieux, à chaque instant ma bonne Aglaé, nous avons des remerciements à t’adresser et c’est ce que nous faisons de grand cœur.

Hier 16 Janvier était l’anniversaire d’un évènement bien douloureux et je repassais en ma mémoire les paroles que tu connais de Caroline[11] à Eugénie[12]. Paroles si fortifiantes, si remplies d’amour de Dieu, et de résignation à sa volonté.

Adieu ma bien chère Aglaé toi qui nous rappelles sur cette terre une de nos chères filles, reçois avec ton bon mari, notre cher Charles et nos petites si chéries l’expression de notre tendre attachement.
Félicité Duméril.

J’espère que Madame Dumas et petit Jean[13] vont bien à présent.


Notes

  1. Charles Mertzdorff.
  2. Léon Duméril.
  3. François Lochon.
  4. Louise Bathilde Lochon.
  5. Pauline Renard, épouse de François Lochon.
  6. Marie et Emilie Mertzdorff.
  7. Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
  8. Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
  9. Maria Lomüller.
  10. Louis Daniel Constant Duméril.
  11. Caroline Duméril (†), première épouse de Charles Mertzdorff.
  12. Eugénie Desnoyers (†), amie de Caroline et seconde épouse de Charles Mertzdorff.
  13. Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et son fils Jean Dumas.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 17 janvier 1878. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_17_janvier_1878&oldid=51954 (accédée le 26 avril 2024).

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