Jeudi 14 juillet 1870

De Une correspondance familiale

Lettre de Charles Mertzdorff (Paris) à son épouse Eugénie Desnoyers (Paramé)

original de la lettre 1870-07-14.jpg


Ma chère <amie>

5 1/2 sur une banc boulevard de Strasbourg

Je t'écris en attendant qu'un café veuille bien s'ouvrir pour me donner à déjeuner

J'ai fait bon voyage, sans trop de fatigue quoique d'un compartiment complet, ce qui n'est jamais agréable. Ma mauvaise nature ne m'a pas encore permis de dormir, je compte < > le jour < > le départ d'un train à 7 h 20. j'ai donc tout le temps à satisfaire mon appétit qui ne vient pas.

A Rennes j'ai voulu dîner, mais ma bonne volonté m'a fait défaut, je crois qu'appétit & tout le reste est encore à Paramé.

Il y a déjà grand mouvement dans la rue d'où je t'écris.

Il fait bon & le soleil qui se lève dans les cheminées vient encore égayer mon bureau improvisé.

En ce moment arrive le train de Mulhouse je vois les voitures passer mais pas une connaissance

Si notre train de cette nuit était si complet, c'est qu'une bonne partie des places étaient prises par des militaires, artillerie.

Je n'ai rien à t'apprendre, attendu que depuis que je t'ai quitté je n'ai ouvert la bouche que pour éternuer, puisque je n'ai pas pu ronfler. J'ai beaucoup pensé à vous mes chéries ; mais pourquoi le dire. En attendant je t'embrasse de tout cœur avec prière d'en faire autant à fillettes[1], frère[2] & sœur[3]

tout à toi

Charles

Tu m'écris ce soir ?


Notes

  1. Marie et Emilie Mertzdorff.
  2. Alphonse Milne-Edwards.
  3. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 14 juillet 1870. Lettre de Charles Mertzdorff (Paris) à son épouse Eugénie Desnoyers (Paramé) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_14_juillet_1870&oldid=39838 (accédée le 15 novembre 2024).

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