Fin mai 1880

De Une correspondance familiale


Lettre de Marie Mertzdorff (épouse de Marcel de Fréville) (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


original de la lettre 1880-05-fin pages 1-4.jpg original de la lettre 1880-05-fin pages 1-4.jpg


Mon cher Papa,[1]

Pardon si je ne t’ai pas écrit hier ; je t’assure cependant que ce n’est pas la bonne intention qui m’a manqué ; je voulais absolument venir te dite tout de suite que nos 23 colis de Vieux-Thann étaient arrivés à bon port Mardi soir et que grâce à toi nous avions 2 belles chambres entièrement meublées plus les accessoires dans [l’entrée]. Tu es vraiment trop bon, mon Père chéri, et je me réjouis bien de te montrer tout cela mis en place.
Hier j’ai eu un homme presque toute la journée pour monter les lits && car j’avais hâte de voir chaque chose rangée où il fallait ; malheureusement il est arrivé quelques petits accidents en voyage, au canapé et à 2 ou 3 fauteuils et chaises mais ils sont déjà à la réparation et j’espère qu’on me les arrangera bien. Nous n’avons eu aucun droit à payer et seulement 102 F de port ; tu vois que cela valait bien la peine du voyage.

J’ai reçu ce matin ta longue lettre, mon cher Papa, et je t’en remercie mille fois ; quel bonheur de te revoir bientôt ! nous t’attendons pour donner notre fameux dîner de crémaillère ce dont Marcel[2] se fait une très grande fête, moi je m’en réjouis un peu moins car malgré tout c’est légèrement effrayant une table de 14 couverts ! mais ce sera cependant bien bon d’avoir toute la famille chez nous.

J’ai eu hier une journée très occupée : le matin, la blanchisseuse, le frotteur, l’ouvrier pour placer mes meubles && se sont succédés ici ; puis dans la journée notre jardin a été plein de monde : nous avons eu Louise[3] et ses enfants[4], ma belle-mère[5], l’oncle et la tante Villermé[6] enfin Mathilde et Paule[7] tu vois que c’était un vrai jour de réception ; nous avons même gardé notre mère à dîner c’était la 1ère fois et cela nous a fait bien plaisir ; à ton tour maintenant, mon cher Papa, le couvert est mis et l’on t’attend ; nous avons eu pendant 3 jours une chaleur étouffante, aujourd’hui on commence à respirer un peu.

Adieu mon Père chéri, chéri, je t’embrasse de toutes mes forces comme je t’aime.
ta fille,
Marie de Fréville

J’embrasse bien fort bon-papa et bonne-maman[8]. Dis je te prie à bonne-maman qu’on n’a de lettres de faire-part ni rue Cuvier[9], ni boulevard Saint-Germain[10], nous passerons chez le graveur pour voir s’il peut en tirer encore 25.


Notes

  1. Lettre non datée, à situer après la demande de faire-part (24 mai) et au moment de la réception des 23 colis.
  2. Marcel de Fréville, époux de Marie Mertzdorff.
  3. Louise de Fréville, épouse de Roger Charles Maurice Barbier de la Serre.
  4. Louis, Etienne et Maurice Barbier de la Serre.
  5. Sophie Villermé, veuve d’Ernest de Fréville (« notre mère »).
  6. Louis Villermé et son épouse Antonie du Moulin de La Fontenelle.
  7. Mathilde et Paule Arnould.
  8. Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
  9. Chez les Milne-Edwards au Jardin des plantes.
  10. Chez Sophie Villermé-de Fréville.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Fin mai 1880. Lettre de Marie Mertzdorff (épouse de Marcel de Fréville) (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fin_mai_1880&oldid=43092 (accédée le 15 novembre 2024).

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