Fin août 1885

De Une correspondance familiale

Lettre de Marthe Pavet de Courteille (près de Saint-Brieuc) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Le Houssay dans l’Orne)


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Saint-Joseph des [Cha][][1]

en Ploufragan

Près Saint-Brieuc

J’ai tant de regrets de ne t’avoir pas dit adieu, ma petite Marie chérie, que je profite de mon premier moment de liberté pour venir te trouver. J’espérais que vous nous rejoindriez à la gare avant que nous ne la quittions ; du reste je n’avais rien compris à votre brusque décision de monter à pied jusqu’à la [ ], et, lorsque la lumière s’est enfin faite dans ma pauvre cervelle, il était trop tard pour que je me précipite des hauteurs sur lesquelles je m’étais perchée ; aussi suis-je désolée de ce malentendu qui m’a empêchée de t’embrasser.

A la gare j’ai fini aussi par perdre de vue Marcel[2], si bien qu’au moment de monter en voiture, j’ai dû me résigner à partir sans l’avoir plus remercié que toi de l’aimable hospitalité que nous avions trouvée chez vous[3]. Et cependant ma petite Marie chérie tous ces remerciements que je ne vous ai pas faits, sont bien au fond de mon cœur. J’étais vraiment heureuse de jouir de cette bonne vie de famille que j’aime tant et dont je [ressens] le vide. C’est grâce à vous qu’elle a pu se prolonger jusqu’à aujourd’hui mais plus elle durait, plus je m’y attachais et plus je me [sens] triste maintenant d’en être privée ; c’est malheureusement le sort des meilleures choses d’arriver trop rapidement à leur terme.

Je vais maintenant te quitter pour retourner en rêve auprès de vous tous, mes chers absents ; cette lettre commencée à 3h et interrompue à 3 reprises différentes ne te trouvera plus qu’au Houssay. Je crois me rappeler l’adresse mais [   ] sûreté de ne pas te l’avoir redemandée. Maman[4] se joint à moi pour te remercier et t’embrasser tendrement ainsi que ton cher petit trio[5].

Mille amitiés à Marcel M. Pavet de Courteille


Notes

  1. Lettre sur papier deuil.
  2. Marcel de Fréville.
  3. La famille de Fréville était réunie à Portrieux (Côtes-d'Armor), avec les Milne-Edwards.
  4. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
  5. Les enfants de Marie : Jeanne, Robert et Charles de Fréville.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Fin août 1885. Lettre de Marthe Pavet de Courteille (près de Saint-Brieuc) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Le Houssay dans l’Orne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fin_ao%C3%BBt_1885&oldid=39737 (accédée le 8 décembre 2024).

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