Dimanche 6 octobre 1793 (A), an II

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)

lettre du 6 octobre 1793 (A), recopiée livre 1 page 119.jpg lettre du 6 octobre 1793 (A), recopiée livre 1 page 120.jpg lettre du 6 octobre 1793 (A), recopiée livre 1 page 121.jpg


N° 53

Rouen du 6 8bre 1793, l'an 2 de la république une et indivisible[1]

Maman,

A Rouen, comme à Amiens, probablement, nous vendons aujourd'hui tant et plus, le Maximumest fixé. Le sucre que nous avons acheté 6 £ 8, on le donne à 1 £ 14 sol. La chandelle à 20 s, Le savon à 25 sols, l'huile d'olive à 24 sols, le tabac à 10 s, enfin le décret est établi provisoirement. Jugez si nous avons eu de la besogne à détailler ; heureusement nous n'étions pas bien chargé de marchandise. Mme Thillaye avait prévu le coup.

Voudrez-vous bien prier Désarbret[2] de ma part, en le remerciant du service qu'il ma rendu, de m'obliger d'un second. Ce serait de m'obtenir un certificat de la ci-devant académie, d'Amiens, du prix de Botanique qu'elle m'a décerné, il pourrait s'adresser je crois chez M. Dizet. On antidaterait le Certificat[3].

A la première occasion, je ferai passer à papa[4], un travail que j'ai présenté à la société d'émulation et le rapport qui lui en a été fait par les commissaires qu'elle avait nommés pour l'examen.

Nous n'entendons parler de vous ni de Thillaye[5] ; s'il est encore à Amiens, faites-le écrire, et dites-moi des nouvelles, Comment se tire ma sœur[6] ? je prends bien part à sa situation.

Nous manquions de pain ces jours-ci ; nous n'en n'avons pas d'avantage aujourd'hui ; mais la municipalité a pris des mesures efficaces. Le blé nous arrive à foison. Ceci joint au grand débit des chandeliers et épiciers, fait remuer la ville, d'un terrible force. Dans notre rue c'est un brouhaha, on ne s'y entend pas. Mais comme on pourrait vous dire qu'il y a eu plus de mal, qu'il n'y en a eu fait, je me suis échappé un moment, pour vous écrire ces lignes à la hâte.

Dans votre première, dites-moi un mot, de tout ce qui a rapport à la réquisition ? ce qu'il en est ? on n'en parle aucunement ici.

N'oubliez point mes bas noirs. Les souliers sont fixés ici à 6 £ 5 sols, la paire.

Votre fils soumis, Constant, qui vous embrasse, ainsi que toute la famille.


Notes

  1. Le 22 septembre 1793 est le premier jour de la 2e année de la République, par décret de la Convention.
  2. Frère d’André Marie Constant Duméril.
  3. Voir le certificat fait à Amiens le 14 octobre 1793 par Descamps.
  4. François Jean Charles Duméril.
  5. Un fils de Mme Thillaye séjourne à Amiens dans la famille Duméril.
  6. Probablement Rosalie Duméril.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 119-121. à cette lettre est jointe à celle de Mme Thillaye (document 1793-13)

Pour citer cette page

« Dimanche 6 octobre 1793 (A), an II. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_6_octobre_1793_(A),_an_II&oldid=39681 (accédée le 21 novembre 2024).

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