Dimanche 6 juin 1897
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)
Douai, 6 Juin[1]
On peut appeler ce 6 Juin une bonne journée, ma petite Mie. En me réveillant j’apprends que tu vas à Vieux-Thann et, en sortant de la messe de 8h, nous nous mettions en route pour aller au devant du régiment. Nous le rencontrions tout poudreux attendant sur la route qu’il soit l’heure exacte de faire une entrée solennelle dans la ville, au son du carillon. Tout le monde avait mis pied à terre et les papas pouvaient embrasser leurs enfants, voire même leur femme, avant d’arriver au logis. C’est très gai et très joli la rentrée d’un régiment ; la ville se met en fête, on pavoise les maisons, une foule énorme se range sur le passage et ceux qui rentrent de leur longue absence ne sont pas les moins heureux.
Figure-toi que nous nous décidons, malgré toutes les raisons les plus raisonnables à emmener nos filles[2] ; Damas[3] pense que l’occasion ne s’en représentera peut-être plus d’ici à longtemps, puisque le passé nous prouve qu’on ne peut pas compter tous les ans faire ensemble ce voyage d’Alsace ; la lettre très aimable que Maria[4] m’a écrite de Paris m’y décide aussi ; enfin nous partons tous quatre Samedi soir, et tu penses si nos filles sont contentes. Quelle joie de te retrouver Dimanche matin.
Adieu ma chérie, je t’embrasse tendrement.
Émilie
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Dimanche 6 juin 1897. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_6_juin_1897&oldid=53656 (accédée le 21 novembre 2024).
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