Dimanche 3 juin 1900
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville
3 Juin 1900[1]
Que tu es bonne, ma chère petite Marie, d’avoir trouvé le temps de m’écrire en chemin de fer et d’écrire une si gentille petite lettre à ma petite Madeleine[2]. Tu nous gâtes de toutes les façons, car cette petite a singulièrement compliqué les occupations si nombreuses déjà que tu avais avant de partir. Je suis confuse de toute la peine qu’elle te donne et de toutes les gâteries dont elle est l'objet.
Je voulais t’écrire tranquillement en revenant de la grand’ messe, et puis Madeleine avait tant besoin de causer, elle était si émue, cette petite, que je l’ai gardée une demi-heure sur mes genoux et me voilà maintenant pressée par l’heure pour que cette lettre parte à 1h1/2. Elle est bien gentille la pauvre chérie, c’est une petite nature tendre et délicate qui est intéressante à suivre.
Je crois bien que nous voulons de tes trois filles[3] et nous voulons aussi de ton mari[4], dis-lui encore combien sa visite nous ferait plaisir ; tu peux lui dire que nous y serions particulièrement sensibles et que ce serait pour nous un jour à marquer dans nos fastes que celui où nous vous recevrions tous les deux avec vos filles. Regarde comme il est simple de vous installer : je ferai mettre dans la salle d’études le grand lit de la chambre d’ami avec un petit pour Françoise, Votre toilette dans la petite chambre aux joujoux, et tes deux grandes filles dans la chambre du haut. Tante Cécile[5], si elle vient, dans la chambre d’ami avec un des lits d’acajou qui sont très bons. Un menuisier en 2 heures m’arrangera tout cela et Mme Parenty[6] me prête tout la literie dont je peux avoir besoin. Je suis désolée de savoir tante Cécile fatiguée et j’ai des remords de lui avoir tant laissé voir combien sa venue me ferait plaisir ; je vais lui écrire pour lui recommander de s’écouter.
Pauvre tante Marie[7], c’est désolant de la savoir si souffrante facilement quand je la fatigue ; je prends beaucoup de précautions.
Émilie
Adieu chérie, je t’embrasse à la hâte. Je suis heureuse de ce beau temps pour vous. J’ai de bonnes nouvelles de Damas[8].
Fraülein Ritleng[9] arrive Mardi ou Mercredi, ce sera une grande aide pour moi.
Jacques[10] arrive ce soir pour 24 heures. Ma gorge va tout à fait bien depuis Vendredi, aussitôt qu’il fait froid je la sens de nouveau. J’ai retrouvé ma voix, mais je m’enroue encore.
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Madeleine Froissart.
- ↑ Jeanne, Marie Thérèse et Françoise de Fréville.
- ↑ Marcel de Fréville.
- ↑ Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
- ↑ Madeleine Decoster épouse d'Henri Parenty.
- ↑ Marie Stackler, veuve de Léon Duméril.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Mlle Ritleng, institutrice ?
- ↑ Jacques Froissart.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Dimanche 3 juin 1900. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_3_juin_1900&oldid=54213 (accédée le 21 novembre 2024).
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