Dimanche 11 août 1793 (A)

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)


lettre du 11 août 1793 (A), recopiée livre 1 page 117.jpg lettre du 11 août 1793 (A), recopiée livre 1 page 118.jpg lettre du 11 août 1793 (A), recopiée livre 1 page 119.jpg


N° 52

Dimanche 11 Août 1793, l'an 2 de la république[1]

Maman,

Parti le 8 d'Oisemont, je suis arrivé le 9 à Rouen, bien portant, à l'exception du petit bouton qui m'a chauffé le derrière en route ; et que je sens encore très bien maintenant.

Madame Thillaye se portait bien ; hier on a fédéré ici. Ce n'était pas très gai. Le pourquoi le voici : Une réquisition générale[2] de la garde nationale, pour se porter, partit à Cambrai, Partis au havre, les bourgeois n'ont pas entendu la proclamation avec plaisir ; cependant, dans ce moment, ils sont au champ de Mars où ils se nomment des chefs qui les conduiront au 1er ordre. La Cavalerie Nationale s'est refusée à partir. On n'en a pas moins estampillé leurs chevaux au nom de la République. Qu'en sera-t-il ? on l'ignore ici. Deux députés de la convention, sont ici pour la réquisition[3], ils sont arrivés hier. Chabot en est un, dit-on.

Dans votre 1er mandez-moi, quelles suites l'invitation a eues : faites écrire Thillaye à sa maman le plus souvent possible, cela la flattera beaucoup. J'attendais mon paquet aujourd'hui, je ne l'aurai pas, peut-être même pas demain ; cela me gêne assez ; mais que faire ?

Adieu, je vous embrasse, ainsi que papa et mes frères et sœurs.

Constant Duméril

P.S. Voulez-vous bien dire à M. Sourdiaux que j'ai trouvé de hasard la flore de lamarck dont il m'a parlé ; on l'a laissé de 100ll. je lui en écrirai à la prochaine occasion.

Adieu derechef.


Notes

  1. Un décret postérieur à cette lettre (4 frimaire an II- 24 décembre 1793) déclare que l’an II ne commence que le 22 septembre 1793 et que « les actes passés du 1er janvier au 26 septembre [1793] sont regardés comme appartenant à la première année de la République ».
  2. Loi de réquisition du 1er août 1793.
  3. La Convention envoie des députés en mission en province pour organiser la réquisition des chevaux, voitures et même vêtements destinés aux soldats de la république.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 117-119. à cette lettre est jointe celle de Mme Thillaye (document 1793-11)

Pour citer cette page

« Dimanche 11 août 1793 (A). Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_11_ao%C3%BBt_1793_(A)&oldid=57415 (accédée le 22 novembre 2024).

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