Dimanche 10 février 1918

De Une correspondance familiale


Copie dactylographiée de la lettre de Guy de Place (mobilisé) à Charles Zwingelstein (Vieux-Thann)

original de la lettre 1918-02-10 page 1.jpg original de la lettre 1918-02-10 page 2.jpg


Duméril - Jaeglé & Compagnie
S.e.c.p.A[1]Vieux-Thann[2]

Copie de la lettre de M. de Place du 10 Février 1918. à M. Zwingelstein

Mon cher Zwingelstein.

Je suis en possession de votre lettre du 3. Je vous remercie ainsi que M. Meng des renseignements concernant le voyage de Madame de Place[3]. Cette question est d’ailleurs remise de plusieurs semaines. Je vais en effet être détaché pour un mois à Paris, de sorte que je ne prendrai ma permission que beaucoup plus tard.

Je vous confie mes meubles et s’il y a moyen d’écarter le danger d’incendie résultant du voisinage d’une popote ce sera encore la meilleure solution. Prenez pour le déménagement des meubles de Vieux-Thann toutes les voitures dont vous avez besoin, cela va sans dire.

Je vous retourne l’état des moteurs électriques. Je vous prie de mettre dans la colonne des observations les prix d’achats. Cela me facilitera, en cas d’offres, la décision à prendre.

Quant à la demande des Services des Réquisitions vous vous refuserez à y répondre dans la forme où il semble vous être demandé, et ceci est un ordre fort. Si elle est adressée par écrit vous indiquerez toutes les cessions faites par nous concernant la ferraille, les matériaux provenant des démolitions, etc. En d’autres termes, vous donnerez tous les renseignements concernant les ventes qui peuvent avoir un rapport éventuel avec les réclamations que nous pourrons avoir à faire. Par exemple : nous aurions à réclamer un Bâtiment A évalué par nous 100 000 F. Nous avons vendu 30 000 F de ferraille provenant de ce bâtiment, ferraille dont la récupération nous a coûté 5 000 F : Vous indiquerez ces chiffres à l’Administration avec le numéro du bâtiment en cause ; ou bien, nous avons vendu 50 F les 100 kg une drogue qui en coûtait 100 avant la guerre et qui était avariée par suite du bombardement, vous l’indiquerez à l’Administration.

Vous n’avez rien à ajouter pour le reste, et vous n’y ferez pas même allusion.

Si l’Administration insiste et vous envoie une circulaire du Ministre de l’Armement[4] vous me communiquerez cette circulaire avant de faire quoi que ce soit seulement dire qu’il n’y a rien à communiquer au Service des réquisitions [pour] toutes les transactions que nous avons faites pour des matières consommables ou des machines en bon état pour lesquelles nous ne réclamons aucun dommage.

Cordialement à vous.

Signé : G. de Place


Notes

  1. S.e.c.p.A : Société en commandite par actions.
  2. En-tête imprimé.
  3. Hélène Duméril, épouse de Guy de Place.
  4. Louis Loucheur, ministre de l'Armement, des fabrications de guerre et de la Reconstruction industrielle du 12 septembre 1917 au 28 novembre 1918.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 10 février 1918. Copie dactylographiée de la lettre de Guy de Place (mobilisé) à Charles Zwingelstein (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_10_f%C3%A9vrier_1918&oldid=39282 (accédée le 20 avril 2024).

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