Dimanche, printemps 1870

De Une correspondance familiale

Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)

original de la lettre printemps 1870 pages1-4.jpg original de la lettre printemps 1870 pages2-3.jpg


Dimanche

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Ma bonne petite Gla,

Nous avons eu bien du plaisir à voir Alfred[1], il pourra vous le dire lui-même en vous portant toutes nos tendres amitiés, et en vous disant combien nous nous réjouissons de vous aller trouver.

Maman[2] est sans doute maintenant dans son nouvel appartement, cela t'aura fait gros cœur de la voir s'éloigner de toi, mais tu te consoleras en pensant qu'elle sera peut-être mieux pour sa gorge, et que tu es encore bien près d'elle comparativement à d'autres.

Alfred vous dira aussi que nous ne pouvons quitter avant le 22 à cause de la révision[3]. Vous vous entendrez pour le lieu où mener la grosse Marie[4] et la chère tante Aglaé[5] faire de bonnes danses dans l'onde salée, afin de les rendre fortes comme des turcs.

Je t'envoie mes plumes (4 noires et 1 blanche) pour les faire friser afin que je les repose sur mes chapeaux ronds.

D'après ce qu'Alfred m'a dit vous avez pris le grand deuil. Jusqu'à quelle époque le garderez-vous ? Si à la fin de Juin tu ne mets pas encore de blanc et noir dis-le moi, car je m'arrangerais pour avoir un petit col noir au haut de mes robes et je prendrais ma robe de grenadine[6] noire qui était mise de côté depuis 2 jours avec châle noir & lorsque j'ai appris le malheur. Ecris-moi ce que tu t'es fait. Et comment tu comptes passer ton été ?

Bonne-maman Duméril[7] est là, ces Messieurs[8] sont chez M. Berger

à la hâte

Je te quitte en t'embrassant de tout cœur, fais-en autant à tous les nôtres

EM


Notes

  1. Alfred Desnoyers.
  2. Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
  3. Charles Mertzdorff, maire de Vieux-Thann, doit assister au conseil de révision.
  4. Marie Mertzdorff.
  5. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
  6. Grenadine, étoffe de soie légère.
  7. Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
  8. Probablement Louis Daniel Constant Duméril, son fils Léon et Charles Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original

Annexe

Madame Milne-Edwards

Pour citer cette page

« Dimanche, printemps 1870. Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche,_printemps_1870&oldid=60728 (accédée le 18 décembre 2024).

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