Début janvier 1865

De Une correspondance familiale


Fragment de lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) - possiblement fin de la lettre du 12 janvier


original du frafment du début janvier 1865.jpg


Léon[1] a dans sa poche les pantoufles destinées à mon cher frère Alphonse[2], si il les a oubliées écris-le moi, je t’en enverrai par la poste. Je lui ai aussi remis tes deux livres et le porte-monnaie pour que vous vouliez bien le faire arranger chez Smal[3].

Tu me demandes ce que mes fillettes[4] ont reçu ? Mais c’est vous qui les avez gâtées, ainsi je n’ai pas besoin de te renvoyer la liste des jolies choses contenues dans la caisse. En plus elles ont eu un livre de fables d’oncle Léon et deux albums de cousin Georges[5] et bonne-maman Mertzdorff[6] Duméril[7] Gros pataud[8], et le livre que nous avions, l’histoire du chat qui emporte la sole. De nous rien, c’est à dire que nous avions aidé le petit Jésus à parer l’arbre de ce que tu connais et de plus de 35 F de bonbons ! folie affreuse que nous ne voulons pas recommencer, car elles ne le regardent seulement pas leur arbre, il est encore dans la grande salle à manger, tout paré de ses beaux atours sucrés. Je vais, sans rien dire, en décrocher et ça resservira l’année prochaine.

Ici je ne fais pas de visites, je n’en reçois pas, je ne fais pas de courses et je couds à peine, le temps passe passe. Le matin nous ne pouvons pas être prêts à déjeuner avant 8 h ; puis un tour à la cuisine, aller dire bonjour à bonne-maman Mertzdorff il est 9 h 1/4 lorsque je commence à donner mes leçons. Founi fait des progrès incroyables en lecture ; puis à Mimi l’Ecriture, la Géographie &&, et Georges qui monte, les lettres qui arrivent et il est * (On saute sur le canapé en s’écriant : Je viens à côté de ma petite Gla ! je viens à côté de ma petite Nie ! et cela d’un ton si malin, c’est Gribouille qui tient ce langage mais voilà le goûter qui lui clôt le bec) *déjà midi onze heures 1/2, il faut s’habiller, puis après dîner, on cause, on joue, il est de suite 3 h && et ainsi de suite, à 6 h je retourne avec les enfants chez la grand-mère, à 7 h on soupe, à 8 h on couche les enfants, Charles[9] va chez sa mère et ce n’est qu’à 9 h que nous pouvons commencer notre soirée encore quand nous restons chez nous. Voilà ma vie. Adieu, ma < >


Notes

  1. Léon Duméril, venu d’Alsace à Paris pour le mariage d’Adèle Duméril.
  2. Alphonse Milne-Edwards, époux d’Aglaé Desnoyers et beau-frère d’Eugénie.
  3. Possiblement Smal, coiffeur au Palais Royal, boutique de cosmétiques, objets de toilette, etc.
  4. Marie (Mimi) et Emilie (Founi, Gribouille) Mertzdorff.
  5. Georges Léon Heuchel.
  6. Maie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff et mère de Charles.
  7. Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
  8. Probablement Jean Jean Gros-Pataud, histoire allemande accommodée pour les petits français... de Louis Ratisbonne (1827-1900), In-4°, 33 p., figures en couleurs, Hachette, 1861.
  9. Charles Mertzdorff, époux d’Eugénie Desnoyers.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Début janvier 1865. Fragment de lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) - possiblement fin de la lettre du 12 janvier », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=D%C3%A9but_janvier_1865&oldid=43108 (accédée le 9 octobre 2024).

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