Avril 1876
Lettre de Jean Dumas (Cannes) à Marie mertzdorff (Paris)
Figure-toi ma chère Marie que nos vacances de Pâques[1] se passent à regarder tomber la pluie pourtant aujourd’hui le temps paraît se remettre et nous projetons d’aller demain à la Napoule avec les Grémillet. Il y a beaucoup de fleurs dans le jardin et dans le terrain j’ai cueilli hier une gerbe énorme de coquelicots et ce matin une immense botte de glaïeuls sauvages nous avons en ce moment [7] bouquets dans le salon et c’est moi qui les ai cueillis presque tous.
Aujourd’hui on a poursuivi un assassin dans le bois qui entoure la maison, il y avait trois gendarmes on a vu l’assassin descendre un sentier et sauter un ruisseau, un gendarme a sauté après lui son fusil a glissé les deux coups sont partis mais il n’a pas été grièvement blessé. J’ai attrapé une couleuvre et je l’ai mise dans l’esprit de vin elle est très jolie ; ici je fais continuellement la chasse aux grenouilles car il y en a tellement que cela nous empêche de dormir, de les entendre crier.
Adieu ma chère Marie je t’embrasse bien fort ainsi que bon-papa[2] oncle[3] tante[4] émilie[5] et bébé, merci de ta lettre.
Jean Dumas
Notes
- ↑ Pâques est le 16 avril en 1876. Jean Dumas est à Cannes avec sa mère Cécile Milne-Edwards, épouse de Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
- ↑ Henri Milne-Edwards.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Avril 1876. Lettre de Jean Dumas (Cannes) à Marie mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Avril_1876&oldid=39260 (accédée le 6 novembre 2024).
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