Vendredi 22 février 1878

De Une correspondance familiale


Lettre de Stéphanie Nicolas, épouse de Jean François Laroze (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


original de la lettre 1878-02-22 pages 2-3 + cachet postal.jpg


Paris ce 22 février

Mon cher Monsieur

Je n’attendrai pas votre arrivée à Paris pour vous dire à quel point je suis touchée et confuse de votre générosité. Je blâme beaucoup maman[1] d’avoir accepté un pareil sacrifice. Comment saurons-nous jamais acquitter envers vous cette grosse dette de reconnaissance vous qui déjà tant de fois nous avez donné des preuves de votre si grande générosité.

Jeanne[2] est aujourd’hui dans ses emballages car nos jeunes mariés partiront pour le midi le jour même du mariage elle veut absolument Monsieur attendre votre présence à Paris pour acheter avec vous la pendule qui sera le plus bel ornement de leur petit ménage. M. Merlhe se joint à Jeanne pour vous prier d’agréer d’avance l’expression de leur sincère reconnaissance se réservant du reste le plaisir d’aller eux-mêmes vous exprimer leur profonde reconnaissance lorsque vous serez à Paris.

Plus le moment approche et plus je m’en effraie car au milieu de cette fête générale je serai seule à penser à mon pauvre malade[3] et ce vide si cruel pour moi tous les jours sera plus sensible encore le jour du mariage de ma chère enfant.

Vous voudrez bien exprimer à M. et Madame Duméril[4] mes félicitations sincères sur l’heureuse arrivée en ce monde de Mademoiselle Hélène. Ce doit être un grand bonheur surtout pour Madame votre belle-mère[5] qui va avoir un petit être de plus à aimer.

En attendant le grand plaisir de vous voir bientôt recevez Monsieur l’expression de mes plus affectueux sentiments

S Laroze


Notes

  1. Stéphanie Duval, épouse de Paul Nicolas.
  2. Jeanne Laroze, qui épouse Frédéric Merlhe le 26 février.
  3. Jean François Laroze.
  4. Léon Duméril et son épouse Marie Stackler, parents d’Hélène Duméril.
  5. Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Vendredi 22 février 1878. Lettre de Stéphanie Nicolas, épouse de Jean François Laroze (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_22_f%C3%A9vrier_1878&oldid=42607 (accédée le 15 novembre 2024).

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