Mercredi 18 juillet 1900

De Une correspondance familiale
(Redirigé depuis Vendredi 18 juillet 1902)



Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)


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Douai, 18 Juillet[1]

Ma chère petite Marie,

Ton affectueuse et gentille lettre vient de m’arriver et je veux tout de suite t’en remercier. Nous sommes, en effet, très heureux de ce premier succès[2], c’est bon de voir récompensés ces pauvres garçons qui travaillent tant et souvent le succès d’un examen tient à si peu de chose qu’on n’ose jamais y compter. Nous y croyions d’autant moins hier que Jacques avait choisi le texte de devoir qui nous paraissait lui convenir le moins ; son papa[3] ayant trouvé deux contresens dans son brouillon de version lui avait même hier matin laissé très peu d’espoir, mais il est probable qu’il avait fait mieux en recopiant.

Notre plaisir a seulement été troublé par l’échec du pauvre Jean Froissart qui passait en même temps que Jacques. Nous Le pauvre enfant était venu avec un professeur de son collège qui amenait 5 élèves et nous nous sommes occupés de lui jusqu’à son départ pour Saint-Omer ; il avait bien besoin d’être consolé et encouragé.

Jacques passe l’oral Vendredi : ses professeurs espèrent assez qu’il s’en tirera, enfin il y aura toujours un important pas de fait.

Tout ce que tu me dis est trop gentil, ma pauvre chérie, et je ne le mérite en aucune façon. Je suis seulement bien contente que tante C.[4] accepte ma proposition, c’est évidemment un soulagement pour elle.

Je veux bien que tu paies ma part de pension pour Rosalie[5]. Merci pour M. Empis[6]. Merci aussi pour le ballon. Que de choses tu fais, et comme tu es bonne.

J’ai reçu ce matin une gentille lettre d’Henriette[7] qui t’est bien reconnaissante de la bonté que tu lui témoignes.

Nous envoyons ton aimable petite carte à Jacques qui sera enchanté d’être l’objet de vos félicitations. Il ne revient pas ici avant l’oral.

Adieu ma chérie, je t’embrasse de tout mon cœur.

Émilie


Notes

  1. Lettre sur papier deuil, datant probablement de 1900.
  2. Jacques Froissart est admissible aux épreuves orales Baccalauréat classique.
  3. Damas Froissart.
  4. Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
  5. Rosalie, anciennement employée par les Duméril ?
  6. Georges Simonis Empis ?
  7. Henriette Baudrillart, veuve d'Albert David-Sauvageot.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Mercredi 18 juillet 1900. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_18_juillet_1900&oldid=54709 (accédée le 15 novembre 2024).

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