Vendredi 17 décembre 1915 (A)

De Une correspondance familiale


Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin) à son fils Louis Froissart


original de la lettre 1915-12-17A pages 1-4.jpg original de la lettre 1915-12-17A pages 2-3.jpg


BRUNEHAUTPRE   
CAMPAGNE-LES-HESDIN   BRIMEUX       
PAS-DE-CALAIS[1]   

17 Xbre

Mon cher Louis,

Nous sommes presque sans essence ; ton papa[2] qui a vainement cherché à téléphoner à [ ] [Barnier] voudrait que tu récidives jusqu'au plein succès et que tu te fasses promettre l'expédition à bref délai de ce qui est commandé. Si tu ne réussis pas par téléphone, vas-y.

Autre commission : J'ai écrit à Mlle Marie que je m'absentais et ne pourrai pas faire mes visites cette semaine ; je vois que nous ne reviendrons pas avant Jeudi ou Vendredi car ton père a Jeudi une réunion chez Lavocat. Je te prie donc de remettre cette carte à Mlle Marie en y ajoutant 10 F car je lui fais prévoir que je ne serai guère libre dans la semaine entre Noël et le jour de l'an. Crois bien que je le regrette sincèrement, car les visites de pauvres m'intéressent vivement et j'y goûte une vraie satisfaction. Que ne suis-je plus solide ! je tousse encore beaucoup et je vais tâcher de ne pas tousser davantage en revenant d'ici.

Les soldats sont très bien installés et toute cette organisation fait mon admiration. Ton papa a fait des merveilles, sachant leur donner l'espace nécessaire, un confort qui paraît relativement grand aux hommes et il a réussi à ce qu'ils ne soient ni à la ferme ni chez nous ; personne n'en est gêné et tout le monde est bien chez soi.

Nous allons dans un instant à Campagne où l'Etat-Major n'est pas encore arrivé. M. le Doyen[3] a chez lui un cercle de soldats sous la direction de 2 prêtres soldats. Mais nos patronages ont-ils encore un refuge ? je crains que non et je voudrais bien cependant qu'ils puissent continuer à exister. C'est ce dont je vais m'occuper. Les mioches[4] vont bien. Lucie[5] a bonne mine. Seule Suzanne est encore pâlotte mais je la trouve moins effrayante.

Veux-tu remettre cette commission à Jeanne[6] à moins qu'il te plaise de la faire toi-même.

Nous t'embrassons ainsi que les frères

E Froissart

M. Martin est enchanté d'un nouveau petit réchaud avec alcool en cubes que je lui ai envoyé. Peut-être Dagens serait-il content d'en avoir un, tu pourrais le lui demander


Notes

  1. En-tête imprimé.
  2. Damas Froissart.
  3. Jean Baptiste Legay, doyen de Campagne-les-Hesdin.
  4. Probablement Anne Marie, Suzanne, Georges et Geneviève Degroote.
  5. Lucie Froissart, épouse d’Henri Degroote et mère des précédents.
  6. Jeanne Veillet, employée par les Froissart.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Vendredi 17 décembre 1915 (A). Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin) à son fils Louis Froissart », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_17_d%C3%A9cembre_1915_(A)&oldid=56454 (accédée le 19 avril 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.