Samedi 18 mars 1916
Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (Camp de La Braconne)
18 Mars
Mon cher Louis,
Nous avons reçu hier une longue lettre de Michel[1] commencée le 8 dans son ancien emplacement et terminée probablement un ou 2 jours après au nouveau Secteur postal 133 Tu sais son adresse ?
EM.[2] 111e A4 8e Groupe 155 CTR
Il pose toujours des lignes téléphoniques et paraît plein d'entrain.
Rien de Pierre[3] encore.
Jacques[4] vient seulement demain. Son beau-frère Paul[5] qui est très souvent notre hôte depuis un mois repart demain matin pour le front avec ses tracteurs.
Laure[6] nous a appris la mort de son beau-frère Paul[7], le brasseur des environs d'Arras, qui était au 84e lourd et a été tué d'un éclat d'obus à la tête près de Verdun. Elle n'ose pas apprendre cette triste nouvelle à Jules qui est dans les mêmes parages. Lorsque Laure a écrit elle avait de ses nouvelles du 7 ; il était en alertes continuelles.
Le jeune frère d'Albert[8] qui est dans l'aviation a eu la cheville traversée par une balle, son camarade tué à côté de lui.
Ton père[9] est revenu avant-hier soir avec beaucoup d'histoires que je te conterai quand j'aurai plus de temps. Attends-toi à en apprendre de drôles !...
Je t'embrasse tendrement
Emy
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Samedi 18 mars 1916. Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (Camp de La Braconne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_18_mars_1916&oldid=53781 (accédée le 22 décembre 2024).
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