Mercredi 4 janvier 1843

De Une correspondance familiale


Lettre d’Auguste Duméril l’aîné (Lille) à son neveu Auguste Duméril (Paris)


lettre du 4 janvier 1843 recopiée livre 6 page 307.jpg lettre du 4 janvier 1843 recopiée livre 6 page 308.jpg lettre du 4 janvier 1843 recopiée livre 6 page 309.jpg


D’Auguste Duméril père

Lille le 4 Janvier 1843.

Mon bon et cher Auguste,

Ta lettre du 31 Décembre nous a fait un très grand plaisir. Je te remercie au nom de tout ce qui m’entoure, et particulièrement au mien, comme en celui d’Eugénie[1], des sentiments d’affection qu’elle exprime si bien. Il y avait longtemps que je n’avais eu de tes nouvelles d’une manière directe : tout ce qui t’intéresse me touche de bien près ; cela tient peut-être à l’âge, ou à une situation physique, mais je te le dirai franchement, dans votre intérêt à tous, je désirerais que notre projet pût se réaliser aussitôt que possible, car, lors même que tu auras obtenu tous tes grades, il me restera quelques démarches à faire qui, par leur nature, entraîneront de nouvelles lenteurs.

Eugénie continue d’être bien ; elle se joint à moi pour t’embrasser aussi cordialement que nous t’aimons, et te charger de présenter à mon frère et à ma sœur[2], l’expression de nos vœux et de notre dévouement le plus entier.

Nous avons reçu de très bonnes nouvelles de Félicité et de Constant[3], dont le bonheur d’intérieur continue à me donner beaucoup de satisfaction. Caroline, qui sûrement sentira aussi vivement que sa mère, nous a adressé aussi une jolie lettre, composée et écrite par elle-même, qui nous a fait d’autant plus plaisir, qu’elle exprime parfaitement l’ingénuité des sentiments qu’elle porte à son gentil petit frère.

Depuis trois jours, nous recevons constamment des visites ; nous nous proposons de commencer les nôtres lundi prochain.

Nous avons de très bonnes nouvelles d’Arras[4], où je me propose de conduire Eugénie, vers la fin de la semaine prochaine, pour y passer une quinzaine de jours. Adine, Auguste et Clotilde, vont bien, à quelques émotions près, qui ont été occasionnées, aux père et mère, par un incendie, sans résultat très fâcheux, qui a eu lieu dans leur voisinage pendant la nuit.

Nous nous proposons d’écrire demain à Félicité et à Caroline. Je leur fais mes tendres amitiés ainsi qu’à Constant, que je te prie d’embrasser bien cordialement pour moi.

Je te prie aussi de faire mes amitiés à Alfred[5], qui connaît sans doute la situation, presque habituelle, de ma vue et de ma main. Dis-lui que je le prie d’attribuer le silence que j’ai gardé avec lui à ces infirmités. Dis-lui aussi que son frère Eugène doit être à Douai aujourd’hui, pour solliciter son grade de bachelier, et que je l’attends ici dans le courant de la semaine.

Adieu, mon bon et cher Auguste ; reçois l’expression de l’amitié que te porte ta cousine, et ne doute jamais des sentiments affectueux que t’a voués pour la vie

Ton oncle

Duméril.


Notes

  1. Eugénie est la fille d’Auguste Duméril l’aîné et la fiancée d’Auguste, le neveu.
  2. André Marie Constant Duméril et son épouse, Alphonsine Delaroche.
  3. Louis Daniel Constant Duméril, gendre d’Auguste l’aîné, et Félicité sa fille. Ils ont deux enfants, Caroline (née en 1836) et Léon.
  4. A Arras est installé le fils d’Auguste, Charles Auguste Duméril, avec son épouse Alexandrine Brémontier, dite Adine, et leur petite fille Clotilde, née en 1842.
  5. Alfred et Eugène Duméril, fils de Florimond l’aîné, neveux d’Auguste l’aîné.

Notice bibliographique

D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 1er volume, p. 307-309

Pour citer cette page

« Mercredi 4 janvier 1843. Lettre d’Auguste Duméril l’aîné (Lille) à son neveu Auguste Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_4_janvier_1843&oldid=35198 (accédée le 21 novembre 2024).

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