Mardi 9 août 1859
Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son père Louis Daniel Constant Duméril (Paris)
9 Août 1859
Mon cher père
Je viens d'écrire à Eugénie[1] qui a envoyé ce matin à sa filleule deux charmantes petites robes et malgré le peu de temps qui me reste avant le courrier, je veux t'adresser quelques lignes pour vous remercier de vos bonnes lettres reçues Dimanche et qui nous ont fait bien plaisir. M. Santesson[2] est arrivé hier matin, Charles[3] est allé à sa rencontre il paraît très bien et loin de faire des embarras il paraît toujours trop gêné. Il travaille avec ardeur et veut s'en aller le plus vite possible, Charles continue ses bains de Wattwiller, il part chaque jour à 5 h. du matin, prend son bain à 6 h. déjeune à 7 h. et est ici à 8 h 1/2. Je crains que cette vie le fatigue un peu mais lui dit que non, quelquefois il se met sur son lit une heure ou deux dans la journée mais c'est là le seul repos qu'il prenne.
Je suis bien contente que ton vilain clou aille enfin mieux, il t'a assez fait souffrir ; nous avons bien pensé à toi et t'avons bien plaint.
Notre chou va à merveille, chaque jour plus gentille et plus gaie, depuis hier elle remange deux soupes (à la biscotte) et s'en trouve très bien à voir ses cacas elle a recommencé aussi ses bains que son vaccin avait interrompus, elle s'est baignée deux fois avec moi ce qui m'a bien amusée. Vous verrez que c'est une vraie petite paysanne à la peau noire et aux joues rouges, sa vie entière se passe au jardin.
Nous pensons bien à Léon[4], et faisons bien des vœux pour lui. Je l'attends la semaine prochaine, n'est-ce pas ? Dès qu'il sera un peu reposé, Charles le mettra à l'affaire.
Midi sonne, adieu mon cher père mille et mille tendres souvenirs pour chacun.
Ta fille Crol
Notes
- ↑ Eugénie Desnoyers, amie de Caroline, est la marraine de la petite Marie Mertzdorff, née le 15 avril 1859.
- ↑ M. Santesson, doreur à Paris, vient chez les Mertzdorff pour la décoration de la chambre d’amis.
- ↑ Charles Mertzdorff, mari de Caroline.
- ↑ Léon Duméril, frère de Caroline.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Annexe
Monsieur Constant Duméril
13 rue Cuvier
Paris
Pour citer cette page
« Mardi 9 août 1859. Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son père Louis Daniel Constant Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_9_ao%C3%BBt_1859&oldid=41057 (accédée le 21 novembre 2024).
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