Mardi 1er mai 1860
Lettre de Charles Mertzdorff (Londres) à son épouse Caroline Duméril (Paris)
Ma chère Caroline tu ne veux pas que je te fasse la description de mon voyage c'est en effet bien difficile car le séjour des <hommes> de chemin de fer se ressemble beaucoup.
Le déjeuner s'est fait à Amiens, j'ai mangé tout ce qu'il est possible d'absorber en 8 mn. C'était une tranche de filet & de la purée de Pommes de terre. Arrivé à Boulogne nous avions 2 heures pour la promenade & le dîner, la traversée s'est fait très bien car j'étais dans d'assez mauvaises dispositions. Mon compagnon a été malade, je l'étais presque, au moins devais-je être vert.
le temps était très froid & malgré le vent contraire la traversée s'est fait en 2 h qui sont bien long.
Malgré le beau temps il y avait une 20ne de passagers malades. A Folkestone l'on s'arrête encore près d'une ½ h, enfin l'on est a Londres à 10 h pour arriver à Leicester pour prendre son thé il était 1 h lorsque nous nous sommes couchés. La douane prend beaucoup de temps !
Comme je te le disais je voyageais en 2de ce qui est il est vrai économique, mais peu confortable, l'on est un peu plus fatigué en arrivant. inutile de te dire que la majeure partie des passagers étaient anglais.
Si cela t'intéresse je te dirai que j'ai eu le considérable bonheur de faire une grande partie du trajet ayant pour voisin un juif marchand de chevaux frère de celui qui a vendu nos chevaux de voiture. Un peu plus & je passais cheval.
Ici je suis dans un mauvais hôtel que je compte quitter ce soir pour être à Manchester à <10>h du soir.
Je n'ai que fort peu de choses à faire à Londres ce qui n'est pas malheureux car les distances sont énormes ici.
Embrasse pour moi Miky[1] ; vous me manquez bien, mais enfin ces mauvais jours passeront j'ai assez à faire pour qu'ils ne soient pas trop longs.
Je pense trouver une lettre de toi <à> Manchester après-demain, peut-être même demain.
Tu peux croire si je suis toujours avec vous & combien de fois je me suis demandé dans ces 24 h ce que fait Miki que j'ai laissée un peu souffrante. Je sais que tu me tiendras bien au Courant de tout. Ayons confiance en Dieu qui a toujours été si bon pour nous.
Je t'embrasse ainsi que tes parents[2]
mes affections sincères au jardin.
tout à toi Charles Mertzdorff.
J’écris au Vieux-Thann. Londres 1er mai du matin
Notes
- ↑ Marie Mertzdorff, leur fille.
- ↑ Louis Daniel Constant et Félicité Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Mardi 1er mai 1860. Lettre de Charles Mertzdorff (Londres) à son épouse Caroline Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_1er_mai_1860&oldid=40792 (accédée le 3 octobre 2024).
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