Lundi 25 février 1878 (A)

De Une correspondance familiale


Lettre d’Ernest de Mallevoue (Couplehaut, dans l’Orne) à Louis Villermé

original de la lettre 1878-02-25A pages 1-4.jpg original de la lettre 1878-02-25A pages 2-3.jpg


Couplehaut 25 février 1878.

Mon bien bon ami[1]

C’est encore moi qui vient à vous, pour vous demander un petit service, si cela ne vous gêne pas ; voici ce dont il s’agit : vous savez, je crois vous en avoir déjà parlé, que j’ai demandé à Monseigneur de Sées[2] l’autorisation d’avoir ici un oratoire pour y faire dire quelquefois la messe, ne pouvant plus l’aller chercher hors de la maison. cette autorisation m’a été donnée très gracieusement et les lieux sont bientôt prêts à recevoir la destination que je leur donne. Je n’ai plus qu’à me procurer ce qui est nécessaire pour la célébration de la messe.
Le premier objet est un calice : il me faut une croix en cuivre argenté pour placer sur les gradins au-dessus de l’Autel, 3 petits cartons imprimés qui se posent à l’appui de ces gradins et 2 ornements pour habiller le prêtre. j’ai pensé que vous seriez assez aimable pour me renseigner à cet égard, puisque vous avez eu vous-même à faire les mêmes achats pour votre compte.
On me dit que le calice le plus simple coûte à peu près [80 F] les 2 chasubles avec les accessoires vaudront à peu près 120 F l’une sera d’or pour remplacer les différentes couleurs, l’autre sera violet pour le carême. la croix d’autel devra avoir environ 45 centimètres de haut.
Mon curé[3] m’indiquait aussi l’acquisition de 4 flambeaux d’église. mais j’ai 4 grands flambeaux d’argent comme on s’en servait autrefois et tout le monde me dit qu’ils peuvent parfaitement servir à l’autel, en ne leur donnant pas un autre emploi que celui-là. est-ce aussi votre avis.
Si le calice ne pouvait être béni à l’archevêché de paris, il n’y aurait pas à s’en occuper et il vaudrait mieux l’acheter et le faire bénir directement à Sées.
Je compte sur votre amabilité pour me renseigner et m’indiquer une maison spéciale de vente pour ces articles. Vous serez même peut-être assez obligeant pour me faire cette acquisition après nous être entendus sur les prix. Vous voyez que j’en use avec vous sans cérémonie.

Je suis tout à fait débarrassé de mon gros rhume et me voici revenu à mon état habituel de santé du reste peu enviable.

Voulez-vous être assez bon pour être notre interprète auprès de Madame Villermé[4] et agréer vous-même nos meilleurs compliments.
E. de Mallevoue

Nous voici en possession d’une nouveau souverain spirituel [5]: lumen de coelo tel est son anagramme, c’est bon signe. on s’accorde déjà à dire que c’est un homme d’une grande valeur.


Notes

  1. Le destinataire est probablement Louis Villermé.
  2. Charles Frédéric Rousselet (1795-1881), évêque de Sées depuis 1844.
  3. L’abbé Morin, curé de Courgeoût en 1878.
  4. Antonie du Moulin de La Fontenelle, épouse de Louis Villermé.
  5. Léon XIII (1810-1903) succède au pape Pie IX le 20 février 1878 ; sa devise est : « Lumen in Cœlo ».

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Lundi 25 février 1878 (A). Lettre d’Ernest de Mallevoue (Couplehaut, dans l’Orne) à Louis Villermé », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_25_f%C3%A9vrier_1878_(A)&oldid=40433 (accédée le 15 novembre 2024).

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