Lundi 19 juillet 1813

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)

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N°217

Lundi 19 juillet[1] 1813

Mon cher père, il y a longtemps que je ne vous ai écrit et le sujet de cette lettre va vous faire partager mon inquiétude. notre petit Auguste[2] prospérait à merveille depuis un mois surtout il avait engraissé et développé un caractère de vivacité et de douceur charmant. il s'était développé il est vrai une éruption de ce qu'on nomme la croûte de lait mais cela ne nous inquiétait pas au contraire notre aîné l'avait eue également et nous avions remarqué qu'il s'en était très bien trouvé. malheureusement cette croûte a disparu, il fut d'abord un peu malade, nous essayâmes de la rappeler à la peau par les fomentations et autres adoucissants. il a été mieux, les boutons commençaient à reparaître et à suinter mais il s'est joint un catarrhe qui va en augmentant depuis trois jours et nous sommes dans la désolation. la journée d'hier avait été meilleure mais la nuit a été très fâcheuse, à cause de la somnolence continuelle et de la gêne de la respiration qui est très pénible à entendre. nous avons employé toutes les ressources de la médecine. pour le moment il a deux vésicatoires sur les joues, on cherche à exciter la transpiration de la peau par l'émétique donné à très grand lavage après l'avoir administré utilement comme vomitif. dans le moment où j'écris il sort du bain chaud dont nous avons cru remarquer quelque bien mais nous sommes très inquiets. notre courage nous soutient mais nous ne nous abusons pas ma femme[3] et moi sur le danger. nous souffrons d'autant plus que nous nous sommes trouvés dans la même circonstance et que notre petite Caroline se représente à notre souvenir d'une manière bien cruelle.

nous vous écrirons demain. nous vous embrassons tous bien tendrement.

C. Duméril.

rue Montmartre n° 180


Notes

  1. Dans le livre de copie il est transcrit « janvier » par erreur.
  2. Auguste Duméril est né le 30 novembre 1812 ; Louis Daniel Constant, son frère aîné, en 1808. Leur sœur Caroline, née en 1807, est morte en 1811.
  3. Alphonsine Delaroche.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 99-101)

Annexe

A Monsieur

Monsieur Duméril père

Petite rue Saint Rémy n°4

A Amiens

Pour citer cette page

« Lundi 19 juillet 1813. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_19_juillet_1813&oldid=40334 (accédée le 21 novembre 2024).

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