Jeudi 5 juin 1919
Carte-lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé)
5 Juin 19
Je suis désolée, mon cher enfant, d’avoir si mal compris ce que tu as dit Lundi soir au sujet de ton départ que j’ai cru fixé à 9h et de t’avoir si bêtement manqué. Ayant hésité à monter dans ta chambre à 7h1/2 je me suis dit que tu avais sans doute « repiqué » après le départ de Michel[1], et que malgré toute ton affection pour ta maman, tu trouverais sa visite un peu matinale. Que n’ai-je suivi mon premier mouvement ! Mais peut-être le 2d qui était d’aller à la messe de 7h1/2 était-il encore meilleur. N’avais-je pas tant à remercier le bon Dieu et tant aussi à lui parler d’un pauvre cœur que j’avais senti bien endolori ? J’ai senti en rentrant la fumée de ta cigarette et mes regrets ont été cuisants ! Mais à part cette déception finale le souvenir de ces 3 journées me reste bien bon et bien doux. Nous attendons ce soir le jeune couple[2] auquel les Jacques[3] cèdent leur ou notre chambre comme tu voudras l’appeler.
Je t’embrasse tendrement, mon petit Louis, maître des cérémonies[4] avant d’être à ton tour le héros d’une cérémonie analogue. Comme tout était joli et bien réussi !
Emy
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Annexe
Lieutenant Froissart
Service français des mines
Sarrebruck
Allemagne
Pour citer cette page
« Jeudi 5 juin 1919. Carte-lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_5_juin_1919&oldid=60835 (accédée le 18 décembre 2024).
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