Jeudi 4 juillet 1918
Carte d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (entre Paris et Launay) à son fils Louis Froissart (mobilisé)
Entre Paris et Nogent 4-7-18
Mon cher Louis, ma confiture d’orange te donnera de mes nouvelles avant cette carte que je t’écris en allant à Launay avec Madé[1]. Ton papa[2] est, à force de diplomatie et d’une persévérance digne de lui, rentré en possession de la maison de Bègles[3] et Lucie[4] va partir incessamment pour s’y installer. Henri a dû arriver hier à Launay avec un congé de [convalescence] dont j’ignore l’importance mais qui lui permettra de présider au voyage et à l’installation et c’est avec plaisir que je me vois déchargée de cette responsabilité et de cette fatigue.
Elise[5] a reçu d’un Lieutenant du [9e] une lettre qui lui rend un peu d’espoir, car il cherche en vain quelqu’un qui ait vu Maurice[6] mort ; on l’a vu tomber grièvement blessé et on ne l’a plus retrouvé. C’est peut-être seulement la certitude que les souffrances physiques et morales ne lui auront pas été épargnées… mais pour le moment Elise se prend à espérer.
Madé a reçu hier une lettre de Michel[7] du 30 qui lui dit avoir eu le 29 une forte fièvre avec délire provoquée par la fatigue, excès de moto.
Nous revenons demain soir à Paris et elle partira de là pour Guérigny[8].
Je t’embrasse tendrement,
Emy
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 4 juillet 1918. Carte d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (entre Paris et Launay) à son fils Louis Froissart (mobilisé) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_4_juillet_1918&oldid=53189 (accédée le 18 décembre 2024).
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