Fin mai ? 1884
Lettre de Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (en villégiature) à Jeanne de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou)
Petite Nan[1] se souvient-t-elle d’avoir écrit à Tante Cécile ? Il y a si longtemps qu’elle l’a peut-être oublié, & tous les jours je voulais lui dire qu’elle avait été bien gentille de demander à maman[2] de l’aider un tout petit peu & que sa lettre m’avait fait beaucoup de plaisir. Tante est bien bien loin dans un pays où il y a de grandes buttes plus hautes qu’à Launay où Nan aurait bien de la peine à monter avec ses petites jambes & où Nourrice ne pourrait pas conduite la voiture de Robert[3]. Il y a beaucoup de petits enfants de ton âge & un peu plus grands, ils jouent toute la journée à l’ombre des arbres & nous les entendons tantôt rire tantôt pleurer & même quelquefois crier & Ami Jean[4] dit souvent que si Jeanne était ici elle serait plus raisonnable. Ce pauvre ami Jean, il a mis comme Jeanne des pantalons courts & de grosses mouches l’ont tant & si bien piqué qu’il a des jambes couvertes de gros boutons, si Nan vient ici il faudra demander à Maman de grandes guêtres pour bien couvrir toute sa petite peau tendre. Tante l’embrasse sur les 2 joues & Ami Jean aussi. Il me charge de lui dire qu’après son bain on lui verse sur la tête un grand baquet d’eau froide. Nan aimerait-elle cela ?
Notes
Notice bibliographique
D'après l'original.
Pour citer cette page
« Fin mai ? 1884. Lettre de Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (en villégiature) à Jeanne de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fin_mai_%3F_1884&oldid=51384 (accédée le 21 novembre 2024).
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