Dimanche 3 mars 1918 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Guy de Place (mobilisé) à Jacques Meng (Fellering)

original de la lettre 1918-03-03B page 1.jpg original de la lettre 1918-03-03B page 2.jpg


Reçu le 6.3.1918
Répondu le 7 Mars 1918

Le 3 Mars 1918

Mon cher Monsieur Meng,

Je Suis en possession de votre lettre du 25 février qui ne demande pas d’autre réponse qu’en ce qui concerne les Moteurs électriques.

Les offres d’achat qui nous sont faites ne sont pas intéressantes parce qu’elles proviennent de Maisons d’électricité qui rechercheront leur Bénéfice à la vente. La proposition de réparation [Martiny] ne me paraît pas non plus très acceptable, d’abord pour le principe Même : je ne sais pas si nous avons intérêt à faire faire actuellement des réparations. Il est possible qu’elles puissent être effectuées plus tard à meilleur marché ; en ce qui concerne et nous pouvons nous trouver en présence d’un emploi de fonds plus urgent. En outre une fois nos moteurs réparés on serait très capable de nous les réquisitionner. Enfin il me paraît tout à fait impossible d’obtenir des Bons de fournitures pour ce Cas spécial. Les Bons de fourniture sont réservés aux réparations ayant un but immédiat : il est tout naturel qu’on les refuse pour remettre en état des moteurs qui vont attendre dans un grenier la fin de la Guerre.

Je suis donc d’avis de conserver jusqu’à nouvel ordre tout ce dont nous aurons le remploi certain chez nous et dont l’état actuel est tel que la réparation soit encore avantageuse. Réparer pour 850 F un moteur dont la valeur après réparation sera de 600 F (nos 172, 173, 179, etc.) ça ne me paraît avoir aucun intérêt.

Il y a peut-être des gens qui ont un besoin immédiat de Moteurs, et pour qui la réparation de ces Mêmes Moteurs présenteront de l’intérêt parce qu’il leur serait plus facile de les réparer que d’en acheter. à ces gens-là on doit pouvoir vendre ces Moteurs à un prix supérieur à celui de nos offres. Il faudrait tâcher de trouver des candidats ; à leur défaut proposer ce qui en reste à la réquisition [ ] Ducros en tâchant d’en obtenir tout de même un peu plus que la valeur du vieux Métal. Le service des réquisitions pourrait peut-être même indiquer le candidat amateur dont je parlais tout à l’heure. Nous porterons sur la liste des dommages la différence entre la valeur de ce moteur neuf et du moteur la valeur des débris vendus.

Il est bien entendu que dans ce cas nous indiquerions s’il le demande, au service des forges la valeur du prix obtenu par nous, et il faudra avant de vendre faire accepter le prix par les experts de l’administration, Comme on a fait pour le reste afin que notre chiffre de dommages ne soit pas discuté par la Commission départementale.

Je vous souhaite, ainsi que tous, de ne pas avoir dansCe Mois des journées trop mouvementées.

Cordialement à vous,

GP


Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 3 mars 1918 (B). Lettre de Guy de Place (mobilisé) à Jacques Meng (Fellering) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_3_mars_1918_(B)&oldid=39620 (accédée le 19 mars 2024).

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