Dimanche 20 avril 1794, 1er floréal an II

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)

lettre du 20 avril 1794, recopiée livre 1 page 132.jpg lettre du 20 avril 1794, recopiée livre 1 page 133.jpg


N° 62

Rouen du 1er du floréal de l'an second de la République

Maman,

Qu'il y a de temps que je n'ai reçu de vos nouvelles et réciproquement pas d'occasion, depuis si longtemps que j'en suis à la recherche et inutilement ! Rien de nouveau ici que des arrestations, il paraît qu'il se fait de très grands armements dans le port de Brest, car tous les élèves en chirurgie de notre hospice qui n'avaient pas même une année d'étude et qui étaient compris dans la Réquisition ont été mandés par le comité de santé de Brest pour servir comme chirurgiens auxiliaires, et ils partent.

Je suis maintenant le premier Numéraire de l'hospice, et ceux qui me suivent immédiatement ont une année de moins que moi.

La société d'émulation est dissoute, tous les membres se sont retirés, pour quelle cause ? c'est ce que je ne puis vous dire ? qu'est devenu Auguste[1] ? je n'en ai pas entendu parler depuis notre dernière, et Montfleury ?

Le reste de la réquisition vient d'être caserné et doit partir sous peu, gare la seconde !

Je m'occupe maintenant de chirurgie. Je n'avais point étudié par Théorie, il était temps que je m'y mette, et je vois que cela va. Je me crois en état, si je venais à être employé de l'être, dans le second ordre, et mon traitement serait de 300ll par mois. Mais j'attends ; je m'instruis et ce temps-là n'est pas perdu.

Vous dirais-je que j'ai grandement chaud avec ma grosse houppelande d'hiver ? il me faut un habit d'été, sera-ce un sans culotte ? cet habillement-là se salit bien vite, qu'en pensez-vous ?

La foire de Caen aura lieu le 1er courant, beaucoup de Marchands d'Amiens y sont ordinairement, profitez de l'occasion pour me faire parvenir de vos nouvelles.

Je vous embrasse ainsi que papa[2] et toute la famille.

Votre fils Constant Duméril

Mme Thillaye me charge de ne pas l'oublier auprès de vous, et Thillaye[3] veut aussi que je mette quelque chose pour lui, ce que je fais.


Notes

  1. Auguste et Florimond, dit Montfleury, sont des frères d’André Marie Constant Duméril.
  2. François Jean Charles Duméril.
  3. Le fils de Mme Thillaye qui a séjourné en août 1793 à Amiens dans la famille Duméril.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p.  132-133

Pour citer cette page

« Dimanche 20 avril 1794, 1er floréal an II. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_20_avril_1794,_1er_flor%C3%A9al_an_II&oldid=39469 (accédée le 21 novembre 2024).

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