Commerson, Philibert (1727-1773)
Dans son Eloge d’André Marie Constant Duméril, Pierre Flourens évoque les « collections recueillies aux Terres australes par le célèbre Commerson », naturaliste et médecin.
Bien que destiné par son père au même métier que lui (notaire à Bourg-en-Bresse), Philibert Commerson part en 1747 étudier la médecine à la Faculté de Médecine de Montpellier où il obtient le grade de docteur. On raconte que sa passion pour la botanique est telle qu'il n'hésite pas à voler des plantes cultivées dans les jardins botaniques des alentours, au point de s’en voir interdire l'accès. Il commence à voyager en France et en Europe et débute son herbier. Il étudie et décrit les poissons méditerranéens et en tire le traité d'ichtyologie que Carl von Linné l'a chargé de rédiger en réponse à une demande de la reine de Suède.
Il épouse en 1760 la fille d'un notaire, Antoinette Beau. Celle-ci meurt en couches en 1762, donnant naissance à un fils, Anne François Archambault Commerson (1762-1834).
Recommandé par l'astronome Lalande (1732-1807), Commerson est désigné comme naturaliste pour accompagner Bougainville (1729-1811) dans son voyage autour du monde. Il embarque en 1766 dans la flûte L'Étoile avec sa compagne, Jeanne Barret (1740-1803) qui se fait passer pour son valet. C'est lors de l'étape du Brésil qu'il découvre la Bougainvillée, arbuste baptisé en hommage au capitaine de l'expédition. Après l’Indonésie, l'expédition arrive à l'île de France (l'île Maurice) où Commerson séjourne, accueilli par Pierre Poivre, intendant de la colonie. Il explore ensuite Madagascar en compagnie du neveu de Poivre, Pierre Sonnerat, et l'île Bourbon (La Réunion). Commerson revient à l'île de France en février 1771 et meurt en 1773, à l'âge de 45 ans. Toutes ses collections sont remises au Jardin du Roi, dans lesquelles puisent ses successeurs : Lacépède utilise ses manuscrits et André Marie Constant Duméril décrit ses poissons. Des extraits des ses journaux sont publiés dans le Voyage autour du monde par la frégate la ″Boudeuse″ et la flûte l'″Étoile″ (1958). Plusieurs biographies lui sont consacrées : Philibert Commerson : médecin-naturaliste du Roy et compagnon de Bougainville (Henry Chaumartin, 1967) ; Philibert Commerson, le découvreur du bougainvillier (Jeannine Monnier, Anne Lavondes, Jean-Claude Jolinon, Pierre Élouard, 1993) ; La famille bressane de Philibert Commerson : essai généalogique (Jeannine Gerbe, 1994).
Pour citer cette page
« Commerson, Philibert (1727-1773) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Commerson,_Philibert_(1727-1773)&oldid=41711 (accédée le 18 décembre 2024).
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