Automne 1859
Fragment de lettre de Léon Duméril (Vieux-Thann) à son père Louis Daniel Constant Duméril (Paris)
imaginer[1]. Depuis bientôt huit jours le baromètre n’est pas monté au-dessus de pluie ou vent. Il vient de pleuvoir toute la nuit et la matinée, je crains bien que l’eau ne devienne trop sale pour que l’on puisse continuer. La pluie a pourtant l’air dans ce moment de vouloir se calmer un peu. Dimanche matin je suis allé à la ferme avec Charles[2] et à l’asile agricole[3], où Charles désirait voir une étable, copiée soit disant de la ferme de M. Georges d’Allenwiller[4] et qui aurait pu lui donner des idées pour celle qu’il a l’intention de construire mais elle ne lui a pas beaucoup plu. Il faisait un vent épouvantable dans la plaine, mais qui ne sèche pourtant pas l’eau qui fait de grands ravages. Jacob[5] ne sait comment s’en débarrasser, tous les fossés sont pleins et la terre est trop détrempée pour qu’on y puisse travailler. Charles te prie de vouloir bien demander aussi pour la dorure de la gomme laque blanche à M. Santesson[6], la Demoiselle n’était pas fort bonne. Tu aurais l’obligeance d’en expédier 10 kg par grande vitesse ainsi que la facture, qui aide il paraît M. Jaeglé dans ses écritures. Si tu en as une pour la colle tu pourrais l’envoyer aussi.
Caroline[7] qui a aussi l’intention d’écrire donnera plus de détails que je ne puis le faire.
Adieu mon cher papa, j’embrasse maman[8] bien tendrement.
Ton fils
Léon
Notes
- ↑ Ce fragment de lettre n’est pas daté. Il se situe après l’arrivée en Alsace, fin août, de Léon Duméril.
- ↑ Charles Mertzdorff, beau-frère de Léon Duméril, possède à Cernay une ferme, avec maison d’habitation et dépendances, de 92 hectares.
- ↑ L’asile agricole, fondé près à Cernay en 1847 par Mathieu Risler, accueille une quarantaine d'orphelins et d’enfants pauvres des deux sexes, qui y reçoivent l'instruction primaire et exploitent les 15 hectares de terres.
- ↑ Allenwiller, petit village du Bas-Rhin (arrondissement de Saverne).
- ↑ Jacob, personne non identifiée.
- ↑ M. Santesson, doreur parisien, a effectué la décoration dans la maison Mertzdorff en Alsace.
- ↑ Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff et sœur de Léon.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Automne 1859. Fragment de lettre de Léon Duméril (Vieux-Thann) à son père Louis Daniel Constant Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Automne_1859&oldid=43144 (accédée le 14 novembre 2024).
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