Voir la source de Mercredi 28 octobre 1903



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__NOTOC__

<span class="letter-subtitle">Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (hors de Paris)</span>


[[Fichier:Fs1903-10-28 pages1-4 Emilie.jpg|150x150px]]   [[Fichier:Fs1903-10-28 pages2-3 Emilie.jpg|150x150px]]  [[Fichier:Fs1903-10-28 pages5-8 Emilie.jpg|150x150px]] [[Fichier:Fs1903-10-28 pages6-7 Emilie.jpg|150x150px]]
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[[Douai]], 28 8<sup>bre</sup><ref>Cette lettre du 28 octobre peut être datée de 1903, année des 17 ans de Lucie [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]], née le 4 juillet 1886.</ref>

Ma chère Marie,

C’est vraiment trop gentil à toi de m’avoir écrit en chemin de fer. Je vois que tu as passé toute une semaine à Paris et je suis contente que tu aies pu en profiter pour bien voir ta grande fille<ref>Jeanne de [[Fréville, Marcel de (1851-1912) et sa famille|Fréville]], épouse de René du Cauzé de [[Nazelle, René du Cauzé de (1875-1948) et sa famille|Nazelle]].</ref>. Je ne m’étonne pas que tu n’aies pas eu le temps d’aller voir Jacques<ref>Jacques [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]], pensionnaire à l'[[École Sainte-Geneviève (Paris)|École Sainte-Geneviève]] (Paris).</ref>, ces heures de parloir sont vraiment stupides et je serais d’autant plus désolée que tu t’imposes l’obligation d’aller le voir que le cher garçon n’est plus du tout le petit élève malheureux de l’an dernier. Ses lettres sont pleines d’entrain et, dans la dernière où il nous faisait une description humoristique des « divertissements » qu’on lui offre tout le long du jour, il ajoutait : « Ne croyez pas que je vous dis cela pour me plaindre, c’est seulement pour vous faire rire, car si je ne m’amuse pas follement, je ne m’ennuie pas non plus. » Il est content de ses professeurs et sent qu’il travaille bien. Il a d’ailleurs déjà obtenu q<sup>uelques</sup> résultats de nature à l’encourager. Je ne saurais te dire combien cela me rend heureuse de lui voir prendre ainsi sa nouvelle vie, je craignais que l’internat sévère de la rue des Postes lui paraisse dur après la liberté dont il avait joui. Damas<ref>Damas [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]] (le « pauvre mari »).</ref> est allé le faire sortir aujourd’hui : il peut prendre à volonté une demie sortie de 10<sup>h</sup>1/2 à 5<sup>h</sup> (c’est ce qu’il fera aujourd’hui) ½ sortie de 4<sup>h</sup> à 9<sup>h</sup>1/2 du soir ou une sortie complète de 10<sup>h</sup>1/2 à 9<sup>h</sup>1/2 et peut les placer n’importe quel Mercredi.

J’ai bien envie d’aller la semaine prochaine voir Marthe<ref>Marthe [[Pavet de Courteille, Daniel (1828-1870) et ses proches|Pavet de Courteille]], épouse de Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref> et le faire sortir le Mercredi. Marthe et ses mères<ref>Sa mère Louise [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], veuve de Daniel [[Pavet de Courteille, Daniel (1828-1870) et ses proches|Pavet de Courteille]], et sa belle-mère, Cécile [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref> arriveront probablement le 3 ou 4. Tu serais rentrée aussi, je profiterais donc de tout le monde. Si tu ne peux pas facilement me donner l’hospitalité, rien ne m’empêche de coucher avec Marthe, cela ne nous gênerait ni l’une ni l’autre.

Mon pauvre mari a été tout souffrant depuis Vendredi ; à peine remis d’un très violent trouble intestinal, il a voulu aller à [[Campagne-lès-Hesdin et ses environs|Campagne]] Samedi, et est revenu assez fatigué Dimanche. Il est à peu près remis mais a encore mauvaise mine et je ne suis pas sans q<sup>uelque</sup> crainte de le voir voyager encore auj<sup>ourd’hui</sup>. Il revient ce soir même trouvant cela presque moins fatigant.

Madeleine<ref>Madeleine [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]].</ref> a commencé hier soir à suivre la retraite chez les Dames de Flines. Lucie<ref>Lucie [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]].</ref> ira en Décembre à celle des enfants de Marie dont elle va faire partie. C’est une association organisée à S<sup>aint</sup>-Jacques pour toute la ville, mais il faut avoir 17 ans pour y être admise.

Je fais, comme toi, des arrangements dans la maison. Françoise<ref>Françoise Maurise [[Giroud, Françoise Maurise (née en 1847), épouse de Jean Marie Cottard|Giroud]], veuve de Jean Marie Cottard.</ref> va coucher en haut dans la chambre au-dessus de la chambre d’Amis ; nous divisons cette chambre en deux avec une cloison en fibro-ciment, afin que je conserve la libre disposition de <s>mon</s> ma grande armoire à robes. Michel et Pierre<ref>Michel et Pierre [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]] (12 et 10 ans).</ref> occuperont la chambre de Françoise que nous allons faire communiquer avec la nôtre par une porte, à la place de mon chiffonnier. Louis<ref>Louis [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]], 8 ans.</ref> aura la chambre qui sert de passage.

Je suis bien contente de ce que tu me dis d’Hélène<ref>Hélène [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Guy de [[Place, Guy de (1874-1928) et sa famille|Place]].</ref>. J’étais loin d’être satisfaite de sa mine cet été ; je la trouvais fatiguée, voûtée, et elle-même avouait qu’elle n’avait pas ses forces d’autrefois.

Je fais bien des vœux pour qu’on permette à Marthe de partir. Jean penche évidemment pour le parti radical de rester en France, mais il m’a aussi parlé de 5 jours de séjour pour tout l’hiver. Ce serait une séparation bien trop longue et bien trop complète. Ah ! les années ne le vieillissent pas, notre bon Jean ! Marthe viendra sûrement ici si elle ne part pas le 12 pour la Tunisie et je crois bien que ce changement lui sera bon. Je la plains de toute mon âme la pauvre petite. Et ces ennuis de femme de chambre encore en plus !

J’ai reçu hier un bon petit mot de tante Marie<ref>Marie [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]], veuve de Léon [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et mère d'Hélène [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref>.

Adieu, ma chérie, je vais promener mes filles<ref>Lucie et Madeleine [[Froissart, Damas (1852-1923), ses proches et sa famille|Froissart]].</ref> et t’embrasse bien vite ainsi que les tiennes<ref>Marie Thérèse et Françoise de [[Fréville, Marcel de (1851-1912) et sa famille|Fréville]] (Jeanne est mariée).</ref>.

On a envoyé à M<sup>arie</sup>-Th<sup>érèse</sup> un portrait du lapin chéri et de l’une de ses mères.

Émilie         
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original.

{{Lettre
|sous-titre=Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (hors de Paris)
|signataires=Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart)
|destinataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville)
|date de rédaction=28 octobre 1903
|personnes citées=Fréville (Jeanne de – épouse du Cauzé de Nazelle) ; Froissart (Jacques) ;Froissart (Damas) ; Pavet de Courteille (Marthe – épouse Dumas); Dumas (Jean) ; Milne-Edwards (Louise – épouse Pavet de Courteille) ; Milne-Edwards (Cécile – épouse Dumas) ; Froissart (Madeleine – épouse Colmet Daâge) ; Froissart (Lucie – épouse Degroote) ; Giroud (Françoise Maurise – épouse Cottard) ; Froissart (Michel) ; Froissart (Pierre) ;Froissart (Louis) ; Duméril (Hélène – épouse de Place) ;  Stackler (Marie – épouse Duméril) ;  Fréville (Marie Thérèse de – épouse Caillard d’Aillières) ;Fréville (Françoise de – épouse de Miribel) ;
|lieux cités=Douai ; X-lieu inconnu
}}