Vigoureux, Paul (1811-1890) et ses proches
Parmi les condisciples d’Auguste Duméril, qui ont fréquenté l’Institution Morin à Fontenay-aux-Roses, on trouve Paul Vigoureux.
La mère de Paul Vigoureux, Claire Charlotte Dorothée Gauthier, dite Clarisse, (1789-1865) appartient à une famille de maîtres de forges. Elle épouse en 1808 François Vigoureux (1781-1817), marchand drapier à Besançon. Clarisse devient amie et première disciple féminine de Charles Fourier. Elle publie Parole de Providence (1834), réponse fouriériste aux Paroles d'un croyant de Lamennais (réédité avec une préface de Jean-Claude Dubos, édition Champ Vallon, 1993).
Le couple Vigoureux-Gauthier a trois enfants : Clarisse (1809-1827), Julie (1812-1880) qui épouse en 1838 Victor Considérant, et Paul (1811-1890) qui épouse la sœur de Victor Considérant.
En 1821, Paul Vigoureux est placé en pension chez Jean Baptiste Considérant, professeur de rhétorique au Collège de Salins et père de Victor. Il fréquente ensuite, à partir de 1827, l’Institution Morin à Fontenay-aux-Roses. Il fait partie en 1831 d’un groupe de fouriéristes. En 1832 est fondé le journal Le Phalanstère ou La Réforme industrielle. Pendant l’été 1833, Paul Vigoureux est au nombre de ceux qui expérimentent la première « colonie sociétaire » à Condé sur Vesgre. Après cette expérience, il est engagé comme commis aux forges de Montagney par son oncle Joseph Gauthier. Sous le Second Empire, il obtient la concession de l’établissement d’une forge sur les bords du Danube mais il est ruiné.
Avec Victor et Julie Considérant, Clarisse Vigoureux-Gauthier tente de fonder un « phalanstère » à Dallas au Etats-Unis, en pleine Guerre de Sécession. « Réunion » échoue malgré les hommes remarquables qui suivent Considérant. Clarisse meurt dans la misère à San Antonio en 1865. Aujourd'hui Dallas conserve un monument rappelant cet épisode de son histoire.
Clarisse Coignet-Gauthier (1823-1918), très proche de sa tante « Clarisse » Vigoureux-Gauthier, est aussi moraliste et écrivaine. Féministe, elle participe en 1870 à une commission d'enseignement destinée à ouvrir l'enseignement public aux filles. Elle publie ses Mémoires en 1899 et un grand nombre d'ouvrages. Elle épouse François Coignet (1814-1888) industriel pionnier du béton armé, et fouriériste. Ils ont une fille, Lucy Coignet.
Lucy Coignet épouse en premières noces Emeric Auguste (Attila) de Gérando (né en 1846) et en secondes noces Auguste Kleine, l’exécuteur testamentaire de Victor Considérant qu’il avait recueilli chez lui.
Pour citer cette page
« Vigoureux, Paul (1811-1890) et ses proches », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vigoureux,_Paul_(1811-1890)_et_ses_proches&oldid=42378 (accédée le 3 octobre 2024).
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