Vendredi 16 décembre 1881
Lettre de Charles Mertzdorff (Nancy) à sa fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)
Nancy Vendredi 16 Xbre 81[1]
Ma chère Marie
Nous venons de fermer les yeux à ma pauvre Sœur[2], qui est morte ce matin 11 h.
Hier dans la nuit elle souffrait beaucoup de coliques & l’on a dû la lever plusieurs fois, ce qui l’a beaucoup fatiguée. Cette nuit même par deux fois elle a demandé à aller sur la chaise percée, conservant toute sa tête jusqu’à ce matin. & s’occupant encore des autres.
Nous ne croyions pas sa fin si proche, dans la nuit Edgard[3] est allé lui-même chercher le Docteur qui est venu & qui nous a dit qu’il croyait qu’elle vivrait encore ainsi quelques jours.
Mais ce matin à 8 h elle a tout à coup changé de figure, perdu toute connaissance & s’est éteinte lentement. Ce sont des moments terribles pour les survivants surtout lorsque l’on a tant de souvenirs ! L’on est heureux dans la douleur de pouvoir se cramponner à l’idée que cette fin est un commencement. Mais l’on a beau vouloir être fort la douleur fait mal.
Ma sœur sera enterrée Dimanche à Nancy, je pense vers le matin 11 h.
Je viens d’écrire à Émilie[4] & vais en faire autant pour Élise Bonnard[5].à Vieux-Thann l’on est prévenu aussi.
Je t’embrasse de cœur ainsi que Marcel[6]
ton père
ChsMff
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Émilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
- ↑ Edgar Zaepffel.
- ↑ Émilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Élisabeth Mertzdorff, épouse d’Eugène Bonnard.
- ↑ Marcel de Fréville.
Notice bibliographique
D’après l’original.