Pératé, Marcel (1867-1954)
Les lettres du XXe siècle de la famille Froissart mentionnent souvent « M. l’Abbé » à Paris. Il s’agit de l’abbé Marcel Pératé (parfois de l’abbé Porterat).
Marcel Pératé est né en 1867 à Nancy, fils de Nicolas Auguste Pératé (1828-1912), commis des Contribution Directes à Nancy et de son épouse Joséphine Alix Scheppers (1833-1913).
Marcel Pératé, présent sur recensement de Vesoul en 1881, est élève de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures à Paris. En 1898 il est prêtre du diocèse de Paris, chanoine de Notre-Dame. En 1899, il fait partie du Comité d'initiative du Sillon, publication fondée par Paul Renaudin, dont Etienne Isabelle prend alors la direction. En 1901, il est nommé par les Jésuites aumônier de l'École Sainte Geneviève de Versailles. Marcel Pératé s’adresse ainsi aux élèves de l’école Sainte-Geneviève : « Vous avez la chance d’être privilégiés humainement et vous serez les responsables économiques de ce pays ; si vraiment vous voulez vivre en chrétiens, vous ne pouvez pas vous désintéresser de la question sociale et particulièrement ouvrière. Il faut donc vous y préparer pour ne pas en rester au stade de l’aumône. » (Paul Collet, L'amour du Christ nous presse: l'itinéraire d'un prêtre de la Mission de France, Karthala Éditions, 2002, page 109).
C’est dans cet esprit qu’il crée « l’Entraide éducative », secondé par « une pléiade de « confrères » [titre que se donnent les jeunes gens de son groupe] qui apportent leur concours aux paroisses parisiennes » pour éduquer les enfants des ouvriers et animer diverses activités pour garçons et filles dans les paroisses parisiennes. Paul Collet[1] raconte : « c’était du professionnalisme : on ne bricolait pas au patronage. Il fallait une formation, un calendrier et un objectif défini en fonction de ce que l’on recherchait, des âges et des capacités. Il n’était pas question de se lancer dans le foot, trop populaire et déjà pris en charge, mais de porter l’effort sur le basket, sport, à l’époque, de moindre renom. […] Il n’était pas question non plus de bricoler avec les finances, car il fallait des équipements pour le basket, des terrains, des salles de réunions pour le patronage, des colonies de vacances. Comme les adeptes de l’abbé Pératé se multipliaient, que certains étaient devenus des responsables de grandes entreprises, ils créèrent la Banque mobilière privée (BMP devenue depuis la Banque internationale mobilière privée, la BIMP) – les mauvaises langues disent que c’est la Banque Marcel Pératé ! – où ils s’engageaient à verser leur capital personnel et, si possible, un part du capital de leur entreprise ». Les fils Froissart et leurs proches font partie de ce groupe de « confrères » qui s’occupent du patronage de Saint Hippolyte de Paris (« le patro » dans les lettres). Marcel Pératé exerce une forte influence sur eux, malgré les réserves de leur père (lettre de Damas Froissart du 8 août 1917). En 1945, mesdames Corpet et Daum s’occupent encore du patronage des filles[2].
Les Sermons et notes de l'abbé Pératé, réunis et présentés par Christian Olivier, sont publiés en 1957, avec un témoignage du Chanoine Jérôme Labourt.
Marcel Pératé a un frère, André Pératé (1862-1947), historien de l'art et spécialiste de littérature italienne, marié en 1887 avec Jeanne Eulalie Marguerite Fabre (née en 1861). André Pératé, élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, il est membre de l'École française de Rome de 1884 à 1887 dont il assure l'intérim de la direction à la mort de Louis Duchesne, en 1922. André Pératé est attaché au musée de Versailles, il en devient le conservateur.
Notes
Pour citer cette page
« Pératé, Marcel (1867-1954) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=P%C3%A9rat%C3%A9,_Marcel_(1867-1954)&oldid=53323 (accédée le 22 décembre 2024).
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