Mercredi 4 décembre 1895

De Une correspondance familiale



Lettre de Maria Lomüller, épouse de Georges Duméril (Vieux-Thann) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)


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Vieux-Thann 3 4 Décembre 1895

Ma chère Marie,

La réunion de Dimanche s’est fort bien passée ; les cadeaux ont été appréciés par les cinquantenaires et le repas par tous les assistants : il a régné une aimable cordialité. La majorité de l’assistance comprenant le français, les toasts ont été portés en cette langue par Monsieur Jaeglé[1] et par Georges[2], comme par les deux employés cinquantenaires qui ont gentiment tourné leurs remerciements. On a bu à la mémoire des chefs disparus depuis la fondation de la maison et particulièrement à celle du principal fondateur Monsieur Charles Mertzdorff. Le champagne ayant été trouvé trop luxueux pour le gros de notre public, on a servi 16 demi-bouteilles de vin d’Espagne et je veux te remercier de la bonne pensée que tu as eue : chacun a su que toi et Émilie[3] l’offriez. On n’en a passé qu’une fois ne voulant pas mettre certaines têtes à épreuve trop forte. Tu seras surprise peut-être d’apprendre que ce vin n’est plus doux du tout mais extrêmement sec, un vrai et fort Madère. Ce phénomène se produit fréquemment dans les caves pas fraîches.

On s’est réuni à midi et séparé à quatre heures et demie. La salle avait été tendue de toiles blanches de bordures rouges et roses, de petits nœuds disséminés et de lierre, de plantes vertes, etc. l’effet était très réussi. Ce travail commencé le Samedi après la fermeture des ateliers a été défait prestement et le Dimanche soir tout était remis en place, comme si de rien n’avait été.

J’ai reçu la photographie que Monsieur de Fréville[4] a eu la bonté de m’envoyer, elle est très jolie et m’a fait bien plaisir, veuille le remercier de ma part.

Georges se joint à moi, pour t’envoyer ma chère Marie et à Monsieur de Fréville l’expression de notre meilleure amitié.

Je t’embrasse bien affectueusement,

Maria


Notes

  1. Frédéric Eugène Jaeglé, gérant de l’usine.
  2. Georges Duméril.
  3. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
  4. Marcel de Fréville, l'époux de Marie Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Mercredi 4 décembre 1895. Lettre de Maria Lomüller, épouse de Georges Duméril (Vieux-Thann) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_4_d%C3%A9cembre_1895&oldid=53464 (accédée le 28 mars 2024).

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