Mercredi 27 septembre 1809 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre d’Alphonsine Delaroche (épouse Duméril) (Amiens) à sa mère Marie Castanet (épouse Delaroche) (Paris)

Original de la lettre 1809-09-27B-page1.jpg Original de la lettre 1809-09-27B-page2.jpg


Je joins un petit carré pour te donner deux ou trois commissions chère maman, et je te demande pardon d’avance de l’embarras que je te donne cause. Je vois bien qu’un chapeau me sera fort nécessaire, car je craindrais d’ennuyer les habitants d’Amiens[1] en mettant toujours le même. Je te prie donc de m’en commander un chez nos marchandes de mode, de l’étoffe du tien ou de levantine, un peu orné en satin et avec des plumes, mais très courtes parce que cela m’ira mieux que si elles s’élèvent. quant au prix il faudra bien mettre un louis comme elles m’avaient demandé, si elles tiennent toujours à ce prix, je désire qu’il soit très simple et passablement grand.

Nous trouvons le temps encore plus froid ici qu’à Paris, et je suis fâchée de n’avoir pas pour Caroline[2] une robe de laine du même tricot que celle que tu m’as arrangée en jupon, et portant au moins demie aune et demie quart du haut je te prie donc de me faire cette emplette. Je voudrais aussi s’il en restait chez le marchand une demie aune ou un quart s’il n’en restait pas davantage de cette toile rose dont je viens de faire des robes aux enfants. la boutique est celle rue de richelieu que tu m’as indiquée pour les étoffes de soie. tu auras pour modèle un tablier à Caroline que Manette[3] doit te porter avec ma douillette et des jabots pour m’en faire l’envoi comme tu sais que c’est convenu. je te demande aussi de ne pas oublier un tiers ou demi aune de la toile bleue quadrillée. Je te répète mes excuses chère maman pour la peine que je te donne

Je répondrai sous très peu de jours à la bien bonne et aimable lettre que j’ai reçue de toi aujourd’hui et qui m’a fait un extrême plaisir.


Notes

  1. Alphonsine Delaroche est en visite chez ses beaux-parents Duméril à Amiens.
  2. Sa fille Caroline Duméril (l’aînée) ; son second enfant est Louis Daniel Constant.
  3. Manette, domestique chez les Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril à sa femme, p. 7-8). Cette lettre est jointe à celle de son mari André Marie Constant Duméril (cf. document n°1809-06)

Pour citer cette page

« Mercredi 27 septembre 1809 (B). Lettre d’Alphonsine Delaroche (épouse Duméril) (Amiens) à sa mère Marie Castanet (épouse Delaroche) (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_27_septembre_1809_(B)&oldid=35134 (accédée le 6 décembre 2024).

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