Malvy, Louis (1875-1949)

De Une correspondance familiale

Dans une lettre du 30 juillet 1918 1918, Damas Froissart fait allusion à une possible fuite en Suisse « des protégés de Malvy ».

Louis Malvy, fils de Martin Malvy (qui est directeur d'une minoterie et maire radical-socialiste de Souillac), est élu député radical-socialiste du Lot en 1906. Sous-secrétaire d'État en 1911, il devient Ministre de l'Intérieur en 1914. Son attitude favorable aux ouvriers lui vaut l'animosité de l'extrême droite, qui en 1917 l'accuse (entre autres imputations) d'avoir fourni des renseignements à l'Allemagne sur les projets militaires et diplomatiques français, en particulier sur le projet d'attaque du Chemin-des-Dames, et d'avoir favorisé les mutineries militaires de juin 1917. Le Sénat, constitué en Haute Cour de justice rend son arrêt définitif le 6 août 1918. Elle déclare Malvy innocent du crime de trahison mais le reconnaît coupable de forfaiture pour « avoir méconnu, violé et trahi les devoirs de sa charge ». Il est condamné à 5 ans de bannissement, ce qui suscite de vives réactions de la gauche (presse et syndicats). Cette condamnation n'interrompt pas la carrière politique de Malvy : il est député du Lot de 1924 à 1940, et maire de Souillac de 1929 à 1940. De nouveau Ministre de l’Intérieur en 1926, il préside la Commission des Finances de la Chambre des Députés jusqu’en 1936. Avant la Seconde Guerre mondiale, Malvy, qui est opposé au Front Populaire, défend le projet d'une paix séparée avec Mussolini et soutient les accords de Munich. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Durant sa carrière politique, il est très critiqué aussi bien par l'extrême-droite que par le Parti communiste.



Pour citer cette page

« Malvy, Louis (1875-1949) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Malvy,_Louis_(1875-1949)&oldid=53268 (accédée le 28 mars 2024).

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