Dimanche 13 novembre 1814
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)
n° 230. A
Dimanche 13 9bre 1814
Mon cher père, je suis beaucoup mieux, même depuis que j’ai écrit à Désarbret[1]. j’ai repris de l’appétit, je dors parfaitement bien à la vérité, je tousse encore ; mais dans le jour seulement lorsque je suis forcé de parler ou de faire quelques mouvements du corps. je me suis fait une application sur la région de l’estomac pour y faire développer une éruption de boutons qui a lieu actuellement ; mais dont je n’ai pas obtenu tout le bien que je désirais quoiqu’elle me fasse un peu souffrir extérieurement. je suis décidé à ne reprendre mes occupations que lorsque je serai tout à fait bien.
Il est dimanche aujourd’hui. je n’aurais trouvé personne dans les bureaux de la police. je ferai en sorte d’aller demain trouver M. Limodin qui est le chef de bureau interrogateur dont nous avions déjà eu beaucoup à nous louer dans une autre circonstance. je ferai en sorte d’obtenir ce que vous me demandez. j’ai écrit à Monsieur Rivière Directeur de la police de Paris pour le remercier d’avoir bien voulu assoupir cette affaire et d’y avoir mis autant de célérité car il reçut ma lettre au plus tôt à deux heures et à quatre heures du soir j’appris qu’il avait donné des ordres pour que toutes les poursuites fussent suspendues.
j’ai vu trois ou quatre fois Montfleury fils[2] depuis mon retour. les jeudis et Dimanches, il est dans ce moment près de moi. il parait se faire à sa pension. on trouve même qu’il engraisse, ses manières sont toujours les mêmes, pas le moindre changement, malgré quelques légères observations que je suis permis pour lui faire connaître quelque petites gaucheries je n’ai pas remarqué qu’il ait essayé de les changer. cela viendra j’espère. je lui ai demandé ces jours derniers s’il était content de sa composition au lycée. il me dit qu’il était le 25 (ils sont 50) je lui ai demandé s’il avait entendu lire les compositions des premiers il me dit que oui qu’elles étaient bien mais qu’il ne croyait pas avoir fait plus mal. il avait composé en version. il espère être plus heureux en amplification latine. quand je serai mieux j’irai voir son professeur de rhétorique. il pourrait se faire qu’on n’eut pas apporté à sa composition toute l’attention qu’elle méritait. il va aller au palais Royal où il a reçu un rendez-vous d’un monsieur Dubos[3] qui va aller chercher sa femme à Amiens et qui part demain il lui porte une lettre pour son père.
toute ma famille est très bien mon petit dernier[4] a ses 20 dents. il prend beaucoup de vie et d’intelligence.
je vous embrasse bien tendrement
C. Duméril
P.S. quand vous m’écrirez songez qu’à la poste on pèse les lettres et que celles qui comme votre dernière sont sur gros papier payeront port double.
Notes
- ↑ Joseph Marie Fidèle dit Désarbret, frère d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Florimond dit Montfleury (le jeune), fils de Florimond dit Montfleury (l’aîné) et neveu d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Hypothèse : Louis François Dubos d'Hornicourt, époux de Marie Thérèse Victoire Lequieu de Moyenneville.
- ↑ Auguste Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 125-127)
Annexe
A Monsieur
Monsieur Duméril père
Petite rue Saint-Rémy n° 4
A Amiens
Pour citer cette page
« Dimanche 13 novembre 1814. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_13_novembre_1814&oldid=62049 (accédée le 21 novembre 2024).
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