Collège des jésuites à Antoing (Belgique)

De Une correspondance familiale


A partir de 1901 Jacques Froissart est pensionnaire du collège des jésuites à Antoing. Jusque là il suivait l'enseignement des jésuites à Lille. Michel Froissart (lettre du 19 août 1909), et possiblement ses autres frères, fréquentent ensuite l'établissement d'Antoing. Émilie Mertzdorff-Froissart le décrit longuement (lettre du Mardi 22 octobre 1901).

Au lendemain de la loi sur les associations (1er juillet 1901) interdisant aux congrégations non autorisées d’enseigner, les jésuites doivent se disperser. Les jésuites de Lille décident alors de s’installer dans la Belgique proche et ouvrent dans ce pays trois collèges, dont le collège du Sacré-Cœur à Antoing. Il est situé à huit kilomètres de la frontière française et fonctionne jusqu’en 1914.

Le collège du Sacré-Cœur d'Antoing s'installe dans le château d’Antoing qui appartient au prince de Ligne la Trémoïlle. En 1901, le château (inhabité depuis une douzaine d’années) et ses communs sont aménagés pour y recevoir les jésuites français et leurs étudiants du collège de Lille. Les étudiants, tous pensionnaires, se préparent aux examens d’entrée aux grandes écoles de l’État français.

Jacques Froissart rejoint le collège du Sacré-Cœur qui ouvre ses portes dès le 1er octobre 1901. Sous la direction du Père Herengt, premier recteur du collège, Antoing a pour vocation d’être un établissement d’excellence spécialisé dans la préparation aux grandes écoles ; les élèves, dont les effectifs annuels ne dépassant jamais 90 élèves, n’y viennent donc que pour un temps limité.

Le coût de la pension s’élève à 1 200 francs par an pour les élèves de philosophie et de 1 400 francs pour les autres élèves. Répétitions particulières, fournitures de dessin et de laboratoire, frais de voyage, leçons d’art et d’agrément se paient à part : leçon d’escrime : 1 franc 25 ; leçon de gymnastique : 7 francs 50 par mois, leçon de piano : 2 francs la demi-heure.

Philippe Marchand, dans son étude, remarque « la présence de nombreux "rejetons" de la vieille noblesse. Dans ce qui constitue un véritable Who’s who de cette vieille noblesse, citons à titre d’exemples relevés parmi les élèves du collège d’Antoing, les enfants du baron de Bretzel, du marquis de Dreux-Brézé, du vicomte de Bray, du général de Castelnau ». Il relève également « le placement groupé des enfants d’une même famille : les Amblard, les Dion, les de Gaulle » (Charles de Gaulle est étudiant à Antoing de 1905 à 1908). Et il conclut : « Si le projet éducatif des Pères a pour objectif de former des chrétiens informés des questions modernes et profondément imprégnés de l’idéal patriotique, la grande affaire reste l’examen du baccalauréat et les concours d’entrée aux grandes écoles. »

[Source: MARCHAND, Philippe. Hors de France : Le devenir belge des établissements secondaires jésuites de la province de Champagne (1901-1914) In : Éducation, Religion, Laïcité (xvie-xxe s.). Continuités, tensions et ruptures dans la formation des élèves et des enseignants [en ligne]. Lille : Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2010 (généré le 19 août 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irhis/2793>. ISBN : 9782490296170. https://books.openedition.org/irhis/2793?lang=fr#bodyftn30]

Pour citer cette page

« Collège des jésuites à Antoing (Belgique) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Coll%C3%A8ge_des_j%C3%A9suites_%C3%A0_Antoing_(Belgique)&oldid=54461 (accédée le 15 novembre 2024).

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