Bitschwiller (le haut-fourneau Stehelin, Martinot et Galland)

De Une correspondance familiale


En 1795 Henri Stehelin achète comme Biens Nationaux les anciennes possessions de son père, parmi lesquelles le haut-fourneau de Bitschwiller, qui emploie 280 salariés à la fin de l’Empire. Le neveu d’Henri Stehelin, Johann Heinrich Huber, est associé à l’entreprise vers 1820 (société Stehelin et Huber) – dont il se retire en 1842. En 1828, un cousin, Charles Stehelin, les rejoint en tant qu'associé et prend la direction de la fonderie. Henri et Charles Stehelin transforment les forges de Bitschwiller en ateliers de constructions mécaniques, cessant l'activité du haut-fourneau en 1837. En 1837, son autre cousin, Edouard, le frère de Charles, intègre la société qui devient, en 1843, Stehelin et Cie.

Dès 1830, ils se lancent dans la fabrication de machines à vapeur fixes, de chaudières, de roues à aubes, de pièces de chaudronnerie lourde et de locomotives (ils livrent en 1838 leur première locomotive pour la ligne Paris Saint-Germain). Pour la production de matériel ferroviaire David Lloyd, ingénieur mécanicien anglais, est recruté ; il s'installe à Bitschwiller de 1829 à 1839. En 1843, la construction de matériel à usage ferroviaire (roue, essieux) remplace la construction de locomotives, et la production se diversifie avec l’apport de capitaux de leurs cousins Schoenauer de Bâle. En 1845, les deux branches d'activités se séparent, d'une part la fabrique de feutres industriels sous la raison sociale Stehelin et Schoenauer, et de l'autre la société en commandite par actions Stehelin et Cie.

En 1853 les Ateliers se lancent dans la construction du matériel textile (machines pour l'industrie textile, pour la filature et le tissage, en plus de la petite et grosse chaudronnerie et les turbines).

En1862, les actionnaires demandent à récupérer leurs fonds, et Edouard Stehelin doit créer une nouvelle société en nom collectif avec son fils Edouard, sous la raison sociale Stehelin et Cie. Cette entreprise fabrique, outre ses productions traditionnelles (moteurs, chaudières, transmissions, chaudronnerie lourde, roues et essieux pour wagons, etc.), des machines pour des tissages de laine et de coton, puis des machines de filatures et de préparation aux tissages. En 1870, la société reçoit une commande de baïonnettes pour l'Armée Française.

Au moment de l'annexion de l'Alsace à l'Empire allemand, les Stehelin se retirent à Bâle où ils n'avaient jamais cessé leurs activités commerciales, et laissent la gérance à Martinot et Peters.

En 1872, avec la nouvelle situation politique, Stehelin et Cie devient la société par actions les Ateliers de construction de Bitschwiller (A.C.B.) dont les gérants sont Charles Martinot-Peters et Victor Peters. De 1885 à 1894, Charles Martinot reste seul gérant ; en 1894, il associe son gendre Aimé Galland et en 1897 son fils Paul Martinot. En 1900, la raison sociale changea au profit des Ateliers de construction Martinot et Galland, société par actions.

En 1914, à la demande de la Défense Nationale et afin de donner du travail à leurs ouvriers, les Ateliers qui ne sont qu'à 4 kilomètres du front (Vieil-Armand) entreprennent la fabrication de munitions. Après l'armistice, ils se spécialisent dans le matériel textile. En 1919 A.C.B. est acheté puis absorbé par la société Schlumberger de Guebwiller et en 1934 par les Fonderies et Ateliers Mécaniques de la Thur (F.A.M.T.)


Pour citer cette page

« Bitschwiller (le haut-fourneau Stehelin, Martinot et Galland) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Bitschwiller_(le_haut-fourneau_Stehelin,_Martinot_et_Galland)&oldid=60654 (accédée le 19 avril 2024).

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