Voir la source de Vendredi 24 juillet 1868

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__NOTOC__

<span class="letter-subtitle">Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)</span>


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Villa de la Plage

[[Villers-sur-mer (Calvados)|Villers-sur-Mer]]

24 Juillet

Vendredi matin

Mon cher Charles,

Il me semble que tu ne m’accuseras pas de paresse, et que l’exemple de M<sup>me</sup> de [[Courtin de Torsay, Charles (1830-1909) et sa famille|Torsay]]<ref>Clotilde [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Charles [[Courtin de Torsay, Charles (1830-1909) et sa famille|Courtin de Torsay]].</ref> profite, mais p<sup>our</sup> ne pas être à charge à mon aimable compagnie je profite des petits moments p<sup>our</sup> te griffonner q<sup>uelques</sup> lignes.

Nous avons pu offrir cette nuit l’hospitalité à notre Julien<ref>Julien [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], jeune frère d’Eugénie.</ref>. Marie<ref>Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]] (la « petite Mie »).</ref> lui a abandonné le g<sup>rand</sup> lit du salon où elle avait pris domicile depuis ton départ. Le sommeil a été bon et profond p<sup>our</sup> chacun malgré le grand vent ; car depuis hier 5<sup>h</sup> le temps est changé, le vent souffle assez fort et le ciel grisonne, sans pluie. Le frère de [[Besançon, Cécile (née vers 1830)|Cécile]]<ref>[[Besançon, Cécile (née vers 1830)|Cécile]], bonne des petites [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> est arrivé hier soir ; mais les heures de bateau ne coïncidant pas le départ ne peut avoir lieu que ce matin à 11<sup>h</sup> au [[Le Havre : La Côte|Havre]] et elle va s’en aller de suite, il est 9<sup>h</sup>. Pauvre fille, la mer est assez agitée, gare à ses effets.

Hier la chaleur était telle que malgré tout notre courage, à Julien et à ta femme, nous n’avons pas pu continuer notre promenade sur les hauteurs et sommes redescendus au bord de la mer où le vent n’a permis qu’une demie pataugeade ; mais le bonheur <u>des trous d’eau</u> est toujours tel qu’on en rêve la nuit et le jour.

Décidément tu me traites en vraie industrielle ; le paquet de [[La presse|journaux]] arrivés hier soir va me donner une réputation de politique non méritée, l’adresse écrite de ta main m’a fait plaisir. Le temps t’aura manqué p<sup>our</sup> plus longue causerie, je l’espère p<sup>our</sup> ce soir car ta journée de mercredi a dû être bien fatigante.

Les enfants<ref>Marie et Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], et le petit Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref> continuent à être dans l’enthousiasme de leurs bains, ça doit leur être bon, tant elles les aiment. Dès hier l’oncle Julien a enfourché ton costume de bain que j’ai dû préalablement un peu resserrer à cause des parties concaves chez le jeune homme qui existent très convexes chez mon cher mari. L’onde salée lui a paru excellente.

Ma petite Mie écrit son journal, et les petits jouent autour de nous.

Nous attendons Alph<sup>onse</sup><ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], époux d’Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref> ce soir.

Ta petite Emilie te fait dire qu’elle espère que tu reviendras, qu’elle pense beaucoup à toi le soir et le matin et qu’elle prie p<sup>our</sup> toi.

Charge-toi de toutes mes amitiés p<sup>our</sup> les bons parents [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]<ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et son épouse Félicité.</ref> qui je pense viendront te trouver Dimanche, et dis aussi mille aimables choses à oncle et tante Georges<ref>Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]] et son épouse Elisabeth [[Schirmer, Elisabeth (1806-1884), épouse de Georges Heuchel, et sa famille|Schirmer]].</ref>.

Adieu, mon cher Charles. Je t’embrasse bien fort, je t’en prie écris-moi. Aglaé, Julien, les enfants, tous nous nous réunissons p<sup>our</sup> t’envoyer toutes sortes d’aimables choses qui se résument par nous serions bien contents de t’avoir avec nous.

Toute à toi

Eug<sup>énie</sup> M.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original.
{{Lettre 
      |id=1868-12 
      |sous-titre=Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) 
      |signataires=Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff) 
      |destinataires=Mertzdorff (Charles) 
      |date de rédaction=24 juillet 1868 
      |personnes citées=Duméril (Louis Daniel Constant);Duméril (Félicité – épouse Duméril);Desnoyers (Julien);Milne-Edwards (Alphonse);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Heuchel (Georges);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Schirmer (Elisabeth – épouse Heuchel);Dumas (Jean);Besançon (Cécile);Duméril (Clotilde – épouse Courtin de Torsay) 
      |lieux cités=Vieux-Thann;Villers-sur-mer 
      }}