Voir la source de Samedi 5 et lundi 7 octobre 1872

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__NOTOC__

<span class="letter-subtitle">Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)</span>


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Samedi soir<sup><ref>Lettre non datée à situer l’année du séjour estival à [[Port-en-Bessin (Calvados)|Port-en-Bessin]] (1872) et juste près le 1<sup>er</sup> octobre.</ref></sup>

Ma chère Gla,

Je te trouve trop avare de lettre en ce moment ; nos pensées se tournent souvent vers ton cher mari<sup><ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup> dont nous voudrions avoir des nouvelles et nous ne savons rien depuis Mardi, il s'était levé pour la première fois, allait sortir ; vous sentiez le besoin d'aller encore respirer l'air pur de la campagne ? Qu'avez-vous fait ? Comment allez vous ? Tu comprends que tout cela nous occupe et préoccupe, aussi nous réclamons q<sup>uelques</sup> lignes.

Maman<sup><ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]], épouse de Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> continue à très bien aller, elle a bonne mine, et sa gorge ne se prend pas malgré les pluies de ces trois derniers jours ; elle termine sa bande de tapisserie, vient avec moi faire mes tours, nous rangeons les poires et surtout elle se laisse distraire par les enfants<sup><ref>Marie et Émilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup>. Émilie la fait toujours rire ; ce n'est pas que les pensées préoccupantes et les souvenirs tristes ne soient pas là, oh non, mais enfin cette bonne mère a la force de ne pas se laisser trop envahir par eux. C'est signe que sa santé est meilleure.

Papa<sup><ref>Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref></sup> nous est revenu hier soir enchanté de son petit voyage qui a admirablement réussi. Sans fatigue, (et presque sans dépense) papa a vu et bien vu les musées de Bâle, Zurich, Fribourg, Lausanne, Neuchâtel. Il est tout content d'avoir eu la bonne inspiration de ce petit voyage qu'il aurait regretté de n'avoir pas fait une fois de retour à Paris.

Le 1<sup>er</sup> Octobre s'est passé sans évènement, mais chacun avait la tristesse dans le cœur, comme je te l'ai écrit les départs ont été très nombreux à [[Mulhouse|Mulhouse]] on espère que les chefs d'établissement pourront rentrer : that is the question. Charles<sup><ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> est retombé dans ses préoccupations, nous ne sommes plus au bon temps de [[Port-en-Bessin (Calvados)|Port-en-Bessin]] où on voulait oublier prussiens, [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|fabrique]], et le reste.

Nos fillettes ont encore fait marcher leur petit fourneau aujourd'hui, une bonne petite dînette que Charles et Lili<sup><ref>Lili non identifiée.</ref></sup> sont venus manger ; jusqu'à 9<sup>h</sup> elles ont relavé la vaisselle.

Demain les [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]<sup><ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et son épouse Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup> et [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]]<sup><ref>Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]] et son épouse Elisabeth [[Schirmer, Elisabeth (1806-1884), épouse de Georges Heuchel, et sa famille|Schirmer]].</ref></sup> viendront dîner.

Tu t'occupes toujours beaucoup de tes pauvres, tu sais rendre ta vie utile, tu as bien raison, mais ne te fatigue pas trop.

Bonsoir, ma chérie, il est 10<sup>h</sup> passées, je vais me coucher, papa et maman sont rentrés dans leur appartement.

Mille amitiés.

<u>Lundi  </u>

Nous étions tout à fait inquiets de n'avoir pas de nouvelles d'Alphonse, enfin ta lettre vient d'arriver, et nous voici rassurés, mais pas complètement satisfaits, car notre dernière lueur d'espérance de te voir nous venir avec Alph<sup>onse</sup> et Jean<sup><ref>Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref></sup> s'envole, puisque vous partez demain p<sup>our</sup> [[Nogent-le-Rotrou et Launay (L’Aunay d’en-Bas)|Launay]]. Je ne sais si <u>nous</u> nous trompons mais Marie et moi nous nous figurons que c'est toi qui fais la raisonnable et qu’Alph<sup>onse</sup> aurait été facile à décider à venir encore finir Octobre en Alsace. Une fois cela dit, nous approuvons complètement ton séjour à [[Nogent-le-Rotrou et Launay (L’Aunay d’en-Bas)|Launay]], c'eut été très mal à toi de garder Alph<sup>onse</sup> à Paris ; et je crois que vous serez bien à [[Nogent-le-Rotrou et Launay (L’Aunay d’en-Bas)|Launay]] avec petit Jean et Estelle<sup><ref>Estelle, domestique chez les [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]].</ref></sup>.

Maman dit qu'elle partira à la fin de la semaine, elle va très bien, a bonne mine, tout le monde trouve qu'elle est bien mieux que l'année dernière. Papa va bien, il est enchanté de son voyage. Je vais t'envoyer de belles et bonnes poires petite vitesse. Je ne pourrai pas donner à maman de l'étoffe verte, je n'en ai presque plus. Veux-tu que je donne à maman mes dentelles p<sup>our</sup> que tu puisses t'en servir ?

Adieu, ma chérie, écris-nous <u>plus souvent</u>

Nous t'embrassons toujours fort comme nous t'aimons

Eug<sup>énie</sup> M.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1872-59 
      |sous-titre=Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) 
      |signataires=Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff) 
      |destinataires=Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards) 
      |date de rédaction=7 octobre 1872 
      |personnes citées=Duméril (Louis Daniel Constant);Duméril (Félicité – épouse Duméril);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Milne-Edwards (Alphonse);Mertzdorff (Charles);Heuchel (Georges);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Schirmer (Elisabeth – épouse Heuchel);Dumas (Jean);? (Estelle), domestique chez les Milne-Edwards;? (Lili) 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}