Voir la source de Samedi 28 février 1801, 9 ventôse an IX

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__NOTOC__
<span class="letter-subtitle">Lettre de André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)</span>

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n° 132

 

Paris le 9 Ventôse an 9<sup>e</sup>

Mon cher Père.

je vous envoie copie d'une lettre que j'ai écrite au citoyen [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]]<ref>Ministre de l’Intérieur.</ref>. Depuis huit jours je n'ai pu lui parler. hier il vient au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|jardin des plantes]], où il était attendu et où j'espérais de le voir. mais il arriva si tard qu'on ne l'y attendait plus et que j'en étais parti. Il annonça à [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] qu'il me désignerait le jour même au premier Consul pour Professeur d'anatomie ; de sorte que ma nomination est probablement faite quoique je ne l'aie pas encore reçue.

J'ai été chez les citoyens Thierry, [[Bouteville du Metz, Louis Guislain (1746-1821)|Bouteville Du metz]] et [[Delecloy, Jean Baptiste Joseph (1747-1807)|Delecloy]] pour les remercier. Soyez bien persuadé que je ne négligerai rien de ce qui sera en moi pour vous être utile et je vous instruirai du moindre succès.

Je viens de vous annoncer ma nomination. Vous auriez peine à vous figurer toutes les intrigues que j'ai eu à déjouer ; le nombre de démarches que j'ai été obligé de faire ; la variété des moyens que j'ai mis en jeu. Cette place est de 5 000<sup>ll</sup> fixes. C'est la première chaire de l'[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de Médecine]]. il n'y a de leçons à faire que dans le semestre d'hiver et tous les deux jours seulement. Je n'ai pas besoin d'être reçu médecin je le suis de droit. je ne pourrais être jugé par mes pairs et c'est moi qui recevrai les autres. Ce sont les professeurs de l'Ecole qui m'ont présenté au Ministre<ref>Probablement le ministre de l’Intérieur : [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Jean Antoine Chaptal]].</ref>. Sur 19 votants j'ai obtenu 15 suffrages au premier tour de scrutin.

parmi les trois candidats est mon ami [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]] avec lequel j'ai concouru pour la place de chef des travaux anatomiques. Quand j'y pense je crois rêver ! Si vous voyez comme moi la perspective qui m'attend ! Ce qui flatte un peu mon amour-propre c'est surtout de pouvoir vous reprocher les conseils, que par de bonnes intentions, vous me faisiez donner si souvent de ne point tant me livrer aux sciences accessoires ! Il faut avouer aussi que je suis bien heureux car jusqu'ici tout ce que j'ai entrepris m'a réussi. J'espère que [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]] aura ma place. Je perds mon logement mais je gagne 1 000<sup>ll</sup> et une place bien solide tandis que l'autre !... Je vais m'occuper de chercher un logement. Il me faut maintenant un certain décorum. Il faut dire à Maman<ref>Rosalie [[Duval, Rosalie (1736-1829), mère d’André Marie Constant Duméril, et sa famille|Duval]].</ref> qu'elle se prépare à venir monter mon ménage sous un mois 1/2 à deux mois. Je la reconduirai à Amiens pour la Saint-Jean où je passerai huit jours avec vous. J'ai mis cela dans ma tête. Je suis si heureux que j'espère bien que ce projet-là réussira encore !

Priez je vous prie Désarbret<ref>Joseph Marie Fidèle dit Désarbret, frère d’André Marie Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> d'aller annoncer de ma part cette nouvelle à [[Fauchon, Alexandre (né en 1739) et ses proches|Fauchon]]<ref>Probablement Alexandre [[Fauchon, Alexandre (né en 1739) et ses proches|Fauchon]].</ref> et à [[Trannoy, Pierre Amable Jean Baptiste (1772-1832)|Trannoy]]<ref>Pierre Amable Jean Baptiste [[Trannoy, Pierre Amable Jean Baptiste (1772-1832)|Trannoy]].</ref>.

Je vous embrasse et toute la famille

Votre fils C. [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]

P.S. Vous verrez sûrement ma nomination dans le Moniteur un de ces jours.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des ''Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2<sup>ème</sup>'' ''volume'', p. 87-88). A cette lettre est jointe une copie de la lettre à Chaptal (document 1801-03).
==Annexe==
Au citoyen [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]. Juge suppléant

Petite rue saint Rémy N°4804

à Amiens

Département de la <u>Somme</u>
{{Lettre 
      |id=1801-04 
      |sous-titre=Lettre de André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) 
      |signataires=Duméril (André Marie Constant) 
      |destinataires=Duméril (François Jean Charles) 
      |date de rédaction=28 février 1801 
      |personnes citées=Cuvier (Georges);Delecloy (Jean Baptiste Joseph);Dupuytren (Guillaume);Chaptal (Jean Antoine);Thierry (M.);Trannoy (Pierre Amable Jean Baptiste);Fauchon (Alexandre);Bouteville du Metz (Louis Guislain);Duval (Rosalie – épouse Duméril);Duméril (Joseph Marie Fidèle dit Désarbret);Bonaparte (Napoléon) 
      |lieux cités=Paris;Amiens 
      }}