Voir la source de Samedi 25, dimanche 26 et lundi 27 mai 1872

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__NOTOC__

<span class="letter-subtitle">Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)</span>

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[[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]]

25 Mai

Ma chère petite Gla,

Tout en dictant à Marie<sup><ref>Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> je vais essayer de causer avec toi. D'abord je veux te remercier de la rapidité avec laquelle tu as fait mes commissions chez Nyon<sup><ref>Les Nyon, libraires parisiens depuis le XVIII<sup>e</sup> siècle.</ref></sup>. J'ai reçu hier le Drioux<sup><ref>Claude Joseph Drioux, ''Cours abrégé d'histoire ancienne''.</ref></sup> et le tableau,

maintenant je désirerais encore recevoir par la même voie : Une petite hist<sup>oire</sup> de France de Gillet Damitte. Ce sont quelques feuilles M<sup>me</sup> [[Boblet-Charrier (Mesdames)|Charrier]]<sup><ref>Caroline [[Boblet-Charrier (Mesdames)|Boblet]], veuve d’Edouard Charrier.</ref></sup> m'avait écrit qu'elle m'enverrait ce petit paquet avec sa lettre, je ne l'ai pas reçu et ne veux pas le lui réclamer, c'est aussi chez Nyon.

<u>(L</u><u>undi matin</u> le petit livre d’hist<sup>oire</sup> de France que je te demandais vient de m'arriver.)

Les autres livres dont je t'avais donné la liste sont : Boniface<sup><ref>Alexandre Boniface, ''Une Lecture par jour. Mosaïque littéraire, historique, morale et religieuse composée de 365 pièces extraites des prosateurs français, anciens et modernes..''., 1865 (4<sup>e</sup> éd.).</ref></sup> Mosaïque littéraire

Le Brun<sup><ref>Possiblement Philippe-Alexandre Le Brun de Charmettes (1785-1850?), ''Études françaises de littérature et de morale, extraites des ouvrages en vers et en prose des grands écrivains des XVII<sup>e</sup>, XVIII<sup>e</sup>'' ''et XIX<sup>e</sup>'' ''siècles''...</ref></sup> ouvrages en 4 vol<sup>umes</sup>

Je n'en suis pas pressé.

1<sup>h</sup> Nous n'avons toujours rien de décidé par rapport à notre voyage à Paris. Le temps est toujours horrible, inquiétant même, la pluie ne cesse de tomber, et la campagne qui était magnifique pourra ne rien donner si cela continue ainsi. La grêle a fait q<sup>uelques</sup> torts dans les champs, mais c'est localisé d'une façon très curieuse. Jeudi nous sommes allés à la [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|Ferme Zurcher]]<sup><ref>[[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|Ferme]] vendue par Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]] à Alphonse [[Zurcher, Jean Jacques (1783-1850) et ses descendants|Zurcher]].</ref></sup> et nous avons pu voir les tristes effets de la grêle ; les fleurs, légumes, blés qui se sont trouvés sous le phénomène sont littéralement hachés ; mais c'est peu.

Nous ne savons rien de plus de l'Asile, Charles<sup><ref>Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> va récrire à M. Zweifel<sup><ref>J. G. Zweifel, directeur de l’asile agricole de Cernay.</ref></sup> pour lui demander s'il a eu une réponse. T'ai-je dit que j'avais reçu une bien trop gentille lettre de Louise<sup><ref>Louise [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]], veuve de Daniel [[Pavet de Courteille, Daniel (1828-1870) et ses proches|Pavet de Courteille]].</ref></sup> au sujet des petits objets des enfants que tu lui as portés ; remercie-la pour moi en attendant que je lui écrive. Les lettres de Jeanne et de Marthe<sup><ref>Jeanne et Marthe [[Pavet de Courteille, Daniel (1828-1870) et ses proches|Pavet de Courteille]].</ref></sup> ont fait notre admiration, surtout celle de Jeanne.

Je comprends que tu aimes à t'occuper de tes pauvres et de tes vieux puisque tu sais si bien réussir, c'est la plus douce occupation.

Jeudi nous avons repris notre école de couture ; Marie<sup><ref>Marie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> a sous sa surveillance 5 nouvelles petites filles, tu devines si cela l'amuse.

On a repris sérieusement les études, c'est une nouvelle joie ; hier à dîner Emilie<sup><ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref></sup> nous a bien fait rire ; nous disions qu'elle fait beaucoup de progrès en piano, et aime la musique, alors on a entendu un gros soupir et une petite voix qui disait : « oui je l'aime beaucoup et quand je serai gr<sup>ande</sup> j'en ferai beaucoup. <u>Mais</u>, ce qui est malheureux c'est que Jean<sup><ref>Le petit Jean [[Dumas, Ernest Charles Jean Baptiste (1827-1890) et ses descendants|Dumas]].</ref></sup> ne l'aime pas, il s'endort quand je joue ! »

<u>Dimanche</u> 6<sup>h</sup> ½

Ma lettre n'est pas partie hier, je veux te dire un petit bonsoir avant de la fermer. Aujourd'hui nous avons eu les [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]]<sup><ref>Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] (« bonne-maman ») et son époux Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup>, on a bien parlé de toi, bonne-maman était toute contente de savoir que ses chaudes pantoufles t'ont servi.

7<sup>h</sup> ½ Nous avons soupé, je viens de lire mon [[La presse|petit Industriel]]. Je pense que tu as lu le second Discours de M. le duc d'Audiffret Pasquier<sup><ref>Edme Armand Gaston d'Audiffret-Pasquier (1823-1905), « Discours prononcé par M. le duc d'Audiffret-Pasquier, président de la Commission des marchés, aux séances des 4 et 22 mai 1872, à l'Assemblée nationale ».</ref></sup> il vaut la peine, ça fait plaisir.

La dent d'Emilie ne pousse guère encore et nous attendons pour décider notre venue chez vous. Charles aura peut-être à aller à Nancy. Je doute que les locataires viennent encore, pauvre mère<sup><ref>Jeanne [[Target, Jeanne (1805-1882) et ses proches|Target]], épouse de Jules [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]], cherche à louer une des maisons à [[Montmorency|Montmorency]].</ref></sup>, c'est ennuyeux, elle s'est donné tant de peine, et puis elle se reprochera ses sorties cet été si la gr<sup>ande</sup> maison n'a pas de locataire.

Remercie-la cette bonne mère pour la lettre que j'ai reçue après le départ de mon griffonnage. Embrasse-la bien pour moi.

Marie et Emilie t'embrassent bien fort.

En lisant toutes ces réclamations des places de défense c'est toujours à notre Julien<sup><ref>Julien [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]] (†).</ref></sup> qu'on pense, pauvre chéri, que je comprends maman. Adieu, mille amitiés.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1872-37 
      |sous-titre=Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) 
      |signataires=Desnoyers (Eugénie – épouse Mertzdorff) 
      |destinataires=Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards) 
      |date de rédaction=27 mai 1872 
      |personnes citées=Duméril (Louis Daniel Constant);Duméril (Félicité – épouse Duméril);Desnoyers (Julien);Target (Jeanne – épouse Desnoyers);Mertzdorff (Charles);Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Pavet de Courteille (Marthe – épouse Dumas);Dumas (Jean);Pavet de Courteille (Jeanne);Boblet (Caroline – épouse Charrier);Zurcher (Alphonse);Milne-Edwards (Louise – épouse Pavet de Courteille);Gillet-Damitte (Jean Jacques Julien);Drioux (Claude Joseph);Nyon (M.);Boniface (Alexandre);Le Brun de Charmettes (Philippe Alexandre);Zweifel (J. G.);Audiffret-Pasquier (Edme Armand Gaston d') 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}