Voir la source de Samedi 10 et dimanche 11 février 1877

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__NOTOC__

<span class="letter-subtitle">Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris)</span>

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Samedi soir &amp; Dimanche 11 fév<sup>rier</sup> 77

Ma chère Marie.

B<sup>on</sup>-papa<ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> vient de me rendre tes bonnes lettres qui ne respirent que fêtes et plaisirs. Te dire qu’elles m’ont fait grand plaisir, tes lettres, n’est guère utile ; car qu’est-ce qui peut me donner une plus grande joie que de vous savoir contentes et heureuses.

Ce soir, samedi, c’est le tour des amies [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]]<ref>Marie et Hélène [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]].</ref> qui sont au bal que donne la Concordia<ref>La Concordia, société chorale de [[Mulhouse|Mulhouse]].</ref> à [[Mulhouse|Mulh]][[Mulhouse|<u><sup>ouse</sup></u>]]. Elles aussi ne pensent que fêtes &amp; danses &amp; elles s’en donnent.<br />
leur Maman, faute de nouvelles toilettes pour les petites danseuses ne voulait pas aller à ce bal à [[Mulhouse|Mulh]][[Mulhouse|<u><sup>ouse</sup></u>]] ; trouvant aussi qu’une nuit d’hôtel n’a pas grand charme ; mais une conspiration où les petites [ ] avaient les Dames [[Gros, Aimé (1816-1892), sa famille et ses descendants|Gros]]<ref>Alice Gros, épouse James [[Gros, Aimé (1816-1892), sa famille et ses descendants|Gros]], et ses quatre filles : Lucile, Blanche, Suzanne et Clémentine [[Gros, Aimé (1816-1892), sa famille et ses descendants|Gros]].</ref> de Cernay pour complices, il a fallu céder. &amp; l’on y est.<br />
Je sais tous ces petits détails car Mercredi j’ai voyagé avec M<sup>me</sup> &amp; M. [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]]<ref>Joséphine [[André, Jacques (1799-1850), son épouse Marie Barbe Bontemps et leurs proches|André]] et son époux Louis [[Berger, Louis (1829-1898)|Berger]].</ref> &amp; ai même dîné en tiers avec ces amis au buffet de [[Mercredi 31 janvier et vendredi 2 février 1877|Mulhouse]], laissant mon oncle G<sup>eorges</sup><ref>Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]].</ref> aller dîner seul à l’hôtel.

Demain soir je serai avec vous toute la soirée &amp; très probablement me coucherai en même temps que vous. Je n’en dirai pas autant pour le lendemain Lundi où l’on rentrera un peu plus tard ; sans [ ] chorégraphiques de ces pays-ci. M<sup>me</sup> [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]]<ref>Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]].</ref> est un peu souffrante donc fiancée et fiancé<ref>Marie [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]] et Léon [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> restent auprès de la Maman. L’on ne sait toujours pas pour quelle époque aura lieu le voyage à Paris dont l’on parle depuis si longtemps ; ce doit encore être ce Mois-ci &amp; cepend<sup>ant</sup> rien encore n’a pu être décidé à cause de la santé de M<sup>me</sup> [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|St]][[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|<u><sup>ackler</sup></u>]].

Mercredi j’étais à [[Mulhouse|Mulh]][[Mulhouse|<u><sup>ouse</sup></u>]] pour assister à une réunion d’action<sup>n</sup>aires &amp; c’est pour cela que j’y étais le matin. D’ordinaire une après-midi suffit bien au-delà pour mon plaisir. Après la bourse j’ai fait visite à M<sup>mes</sup>[[Miquey, Étienne (né en 1806) et son épouse Joséphine Fillat|Miquey]]<ref>Joséphine Fillat, épouse d’Étienne [[Miquey, Étienne (né en 1806) et son épouse Joséphine Fillat|Miquey]].</ref> &amp; [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]]. Je n’ai fait qu’entrer &amp; sortir chez ces dernières D<sup>ames</sup><ref>M<sup>me</sup>[[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]] et sa fille Marie.</ref> ayant passé trop de temps chez la première.<br />
Il paraît que M<sup>me </sup>[[Miquey, Étienne (né en 1806) et son épouse Joséphine Fillat|Miquey]] tourmente M<sup>me</sup> [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]] pour qu’elle renonce à son projet de se fixer à Paris auprès de son fils<ref>Henri [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]].</ref> ; prétendant qu’elle serait infiniment mieux auprès de sa fille à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|V]][[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|<u><sup>ieux</sup></u>]][[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|-Thann]], elle voudrait la voir occuper une maison non loin de celle de sa fille.<br />
Aura-t-elle du succès je n’en sais rien ; M<sup>me</sup> [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]] n’en parlant pas, je me tiens coi, &amp; cependant si l’on se décide à ce dern<sup>ier</sup> projet je n’en serais pas fâché, nous ne sommes déjà pas trop de monde ici &amp; com<sup>m</sup>e M<sup>me</sup> [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|St]][[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|<u><sup>ackler</sup></u>]] est très gaie, com<sup>m</sup>e sa fille il y aurait ici un petit noyau de société. Qui sait, cela pourrait me faire sortir un peu de ma tanière où je me renferme [ ] &amp; beaucoup trop, pour sûr !!

Jeudi j’étais au [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|M]][[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|oulin]]. B<sup>onne</sup>-Maman<ref>Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], épouse de Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> bouge touj<sup>ours</sup> &amp; réellement elle n’a pas bonne mine, il paraît qu’elle est toujours très agitée la nuit, dort mal &amp; pendant le jour, en mouvement perpétuel, elle a deux bonnes qu’elle ne laisse rien faire &amp; s’agite de tout. C’est une existence fiévreuse qui n’est pas faite pour lui donner bon<sup>n</sup>e mine.<br />
Je trouve de même que b<sup>on</sup>-papa<ref>Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> vieillit beaucoup malgré ses grandes promenades qu’il fait journellement. Et cependant les deux paraissent contents, mais ne sont occupés que du Mariage du fils<ref>Le futur mariage de Léon [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] avec Marie [[Stackler, Marie (1853-1916) et ses proches|Stackler]].</ref> ; Cepend<sup>ant</sup> de ce côté rien de préoccupant, quoique l’on ne sache pas encore où, dans quel pays l’on pour<sup>r</sup>ait bien se marier. Voilà la question remise pour après le voyage à Paris. Mon avis n’a pas prévalu &amp; je n’y puis plus rien.

Voilà ma future bibliothèque avec son papier, ce soir l’on a récuré &amp; Lundi l’on videra la maison voisine de sorte que les maçons peuvent s’y mettre ; car jusqu’à ce jour rien n’a été fait, mais je pense que tout est décidé com<sup>m</sup>e l’on veut avoir son nid.<br />
Tu sais que la table de repassage &amp; la petite cave du billard ne forment plus qu’une longue salle qui sera biblioth<sup>èque</sup> &amp; en même temps passage pour aller au billard par l’ancienne porte de la petite cave que vous con<sup>n</sup>aissez &amp; qui est restée. Pour le moment ma maison est bien encombrée. Vous devriez voir votre pauvre salle d’étude comme elle est encombrée. Depuis 3 jours j’y dessine des plans de cadastre &amp; que je range en ordre les titres de propriétés, com<sup>m</sup>e je tiens à les remettre au Notaire. Du reste je ne suis pas le seul à y travailler, j’ai envoyé du Monde à [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|Morschw]][[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|<u><sup>iller</sup></u>]] pour en lever les plans &amp; à Cernay pour le [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|M]][[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|oulin]].

Voilà que l’on parle beaucoup de ce que notre anc<sup>ien</sup> bon curé doit quitter [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Thann]] pour être coadjuteur de Mons<sup>eigneur</sup> de Strasb<sup>ourg</sup><ref>André Raess, évêque de Strasbourg de 1842 à 1887.</ref> qui est trop vieux &amp; que ce serait celui de [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|V]][[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|<u><sup>ieux</sup></u>]][[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|-Thann]]<ref>Louis [[Oesterlé, Louis († 1894)|Oesterlé]], curé de [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Vieux-Thann]] de 1875 à 1881.</ref> qui passerait de nouv<sup>eau</sup> à [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Thann]]. Ou encore celui de [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Thann]]<ref>François Xavier [[Hun, François Xavier (1822-1890)|Hun]], curé de [[Vieux-Thann et Thann (Haut-Rhin)|Thann]] de 1875 à 1890.</ref> allant à [[Mulhouse|Mulh]][[Mulhouse|<u><sup>ouse</sup></u>]] &amp; celui-ci qui est toujours notre représentant à Berlin serait mis à côté de l’évêque. attendons

M<sup>me</sup> Oscar [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer]]<ref>Catherine North, épouse d'Oscar [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer]], et mère de Jean et Ferdinand Auguste [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer]].</ref> est toujours à Paris auprès de l’un de ses fils qui a la rougeole, mais ne va pas mal, il est à l’école Monge depuis la rentrée, tandis que son frère est encore ici pour un an ou deux. Le sénateur [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer]]<ref>Auguste [[Scheurer-Kestner, Auguste (1833-1899) et la famille Scheurer|Scheurer]]-[[Kestner, Charles (1803-1870) et sa famille|Kestner]].</ref> est ici aussi, mais en garçon &amp; pour qu<sup>elques</sup> jours seulement.

Il y a longtemps que je n’ai plus de nouvelles des [[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|Zaepf]][[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|<u><sup>fel</sup></u>]]<ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], sœur de Charles, et son époux Edgar [[Zaepffel, Edgar (1823-1911) et sa famille|Zaepffel]].</ref>, je crains fort que ma sœur ne soit malade, car il y a assez longtemps que j’ai écrit &amp; n’ai pas de lettres.

<nowiki>{{</nowiki><ref>Croquis représentant « L de Q &amp; M<sup>elle</sup> E.M. au bal » Léonce de [[Quatrefages, Armand de (1810-1892) et sa famille|Quatrefages]] dansant avec Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref><nowiki>}}</nowiki>

Tu vois que je suis au bal avec vous, si j’étais plus artiste sans doute je me ferais mieux comprendre.

Thérèse<ref>Thérèse [[Neeff, Melchior (né en 1823) et les apparentés|Neeff]], [[Les employé-e-s de maison|bonne]] chez Charles [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]].</ref> est en grande jubilation son frère vient de tirer à la conscription en France &amp; a tiré un excellent n° gagnant, il ne peut naturellement plus rentrer en Alsace, mais il trouvera du travail pour son entretien.<br />
Ma [[Les employé-e-s de maison|bonne]] se fait maintenant toujours aider par la petite Emilie [[Sussenthaller, Émilie (née en 1859)|Sussenthaller]] surtout pour les raccom<sup>m</sup>odages pour nous tous. Il y a 4 jours une assez grosse lessive qui est presque entièrement dans les armoires. Je suis toujours très content d’elle, la maison s’entretient bien &amp; sans bruit &amp; sans que j’aie jamais à faire une observation. Mon Michel<ref>M. Michel, engagé comme [[Les employé-e-s de maison|cocher]].</ref> se rend utile où il peut, mais je ne veux pas l’avoir souvent dans la maison &amp; seulement pour les trav<sup>aux</sup> que les femmes ne peuvent pas faire.

Je t’écris du petit salon, il est 10<sup>h </sup>; je suis tout seul (samedi) mes deux compagnons<ref>Léon [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] et Georges [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref> sont à [[Mulhouse|Mulh]][[Mulhouse|<u><sup>ouse</sup></u>]]. Je n’avais pas grande envie de travailler &amp; c’est pour me donner une bonne petite récréation que je t’écris. Si seulement j’avais plus de nouvelles à te raconter, mais du jour au lendemain j’oublie régulièrement ce que Mess<sup>ieurs</sup>[[Jaeglé, Frédéric Eugène (1833-1906), son fils Georges et leurs proches|Jaeglé]]<ref>Frédéric Eugène [[Jaeglé, Frédéric Eugène (1833-1906), son fils Georges et leurs proches|Jaeglé]].</ref> &amp; Oncle<ref>Georges [[Heuchel, Georges (1804-1890) et sa famille|Heuchel]].</ref> se racontent au bureau.

Mon jardinier<ref>Édouard [[Canus (Jacob)|Canus]].</ref> a encore gardé la chambre plusieurs jours cette semaine, il est réellement malheureux qu’il soit si faible de poitrine, car s’il n’est pas travailleur il est bien tranquille.

Il paraît qu’il y avait encore pas mal de neige dans les montagnes ; mais il fait si doux depuis quelques jours, il pleut assez souvent ce qui fait fondre ce pauvre petit manteau blanc &amp; nous donne des Eaux assez grosses dans la rivière. Les gazons du jardin sont d’un beau vert comme en Mai les bourgeons des arbres poussent comme si nous ne devions plus avoir de froid ; il ne nous manque plus que les cigognes pour se croire au printemps. Vous avez le même temps &amp; cepend<sup>ant</sup> l’on m’assure qu’il y a toujours pas mal de malades.

Les petites [[Zeller, Joseph (1788-1859), son frère Ferréol Zeller (1789-1841) et leurs descendants|Zeller]] d’Oberbruck<ref>Le lien entre les familles [[Haeffely, Henri (1816-1877)|Haeffely]] et [[Zeller, Joseph (1788-1859), son frère Ferréol Zeller (1789-1841) et leurs descendants|Zeller]] n'a pu être établi. Il y a plusieurs familles Zeller à Oberbruck. Une seule ne compte que des filles (la lettre ne mentionne pas de neveu), celle de Charles Zeller et Céleste Rébillet : Hélène (1860-1929), Marcelle (1861-1945) et Gabrielle (1870-1910) Zeller.</ref> sont en deuil d’un oncle, il vient de mourir à Pfastatt M. [[Haeffely, Henri (1816-1877)|Haeffely]]<ref>Henri [[Haeffely, Henri (1816-1877)|Haeffely]].</ref> qui distribue assez follement ses 4 millions par testament. C’est un évènement dont je suis sûr bien des personnes parlent.

La [[Les propriétés et entreprises de Charles Mertzdorff et de ses successeurs|fabrique]] est assez occupée, même un peu trop pour le nombre d’ouvriers que nous avons encore car l’on veille presque tous les soirs, ce qui ne m’est jamais agréable parce que le travail est mauvais &amp; mal surveillé. Cependant tout le monde se plaint beaucoup, peu d’usines travaillent en plein.

J’ai depuis 15 jours 20 francs pour chacune de vous deux, de b<sup>onne</sup>-Maman, que j’ai dû accepter bon gré mal g<sup>ré</sup>. C’est à l’occasion du Nouvel an que ce petit cadeau vous revient, à vous de m’en faire souvenir lorsque je serai auprès de vous.

Voilà ma lampe qui baisse, j’ai oublié de la remonter. Bonsoir à demain la fin.

Il est bien tard pour la poste, que je me dépêche ! c’est toujours ainsi.

Jeudi dernier l’on est venu prévenir les chasseurs que 5 sangliers viennent de passer dans le village poursuivis par fem<sup>m</sup>es &amp; enfants, un chasseur plus diligent que les autres, mieux doué à la course, parvient à en blesser un, qui toutefois continue sa course vers l’Oxenfeld. Grande rumeur, dans la population comme tu penses.<br />
Mais hélas une heure après arrive l’abbé Schnoll de la ferme de l’Oxenfeld qui vient demander des dom<sup>m</sup>ages pour l’un de ses Cochons que l’on a blessé &amp; qu’il est forcé d’abattre. Grande confusion pour le pauvre chasseur cabaretier du village. Heureusement que nous som<sup>m</sup>es près du Carnaval &amp; ce fait peut bien en faire partie.

tu voudras bien embrasser Oncle &amp; tante<ref>Alphonse [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwards]] et son épouse Aglaé [[Desnoyers, Jules (1800-1887) et ses descendants|Desnoyers]].</ref>, deux bons becs à Emilie<ref>Emilie [[Mertzdorff, Charles (1818-1883) et sa famille|Mertzdorff]], sœur de Marie.</ref>, qu’elle te rendra pour moi.<br />
Il est entendu que je vous vois danser ce soir &amp; demain soir, ce sera [le cas] de se reposer pend<sup>ant</sup> carême ;<br />
ton père qui t’aime<br />
ChsMff

Ce matin tout le village a été forcé de venir dans la cour chercher de l’Eau de la source, c’était une vraie procession, la conduite [[Kestner, Charles (1803-1870) et sa famille|Kestner]] n’en fournissant plus &amp; la rivière est café au lait par suite de pluies. Il est fâcheux que je ne puisse pas donner partie de mon Eau au village ; mais ce serait un travail assez coûteux, &amp; j’ai reculé jusqu’à présent.

J’espère que je te donne de la quantité de ma prose si la qualité n’y est pas.
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==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après l’original
{{Lettre 
      |id=1877-015 
      |sous-titre=Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris) 
      |signataires=Mertzdorff (Charles) 
      |destinataires=Mertzdorff (Marie – épouse de Fréville) 
      |date de rédaction=11 février 1877 
      |personnes citées=Duméril (Léon);Duméril (Louis Daniel Constant);Duméril (Félicité – épouse Duméril);Milne-Edwards (Alphonse);Desnoyers (Aglaé – épouse Milne-Edwards);Mertzdorff (Emilie – épouse Leclerc épouse Zaepffel);Heuchel (Georges);Mertzdorff (Emilie – épouse Froissart);Zaepffel (Edgar);Berger (Marie – épouse Rich);Berger (Louis);Scheurer-Kestner (Auguste);Jaeglé (Frédéric Eugène);Duméril (Georges);André (Joséphine – épouse Berger);Berger (Hélène – épouse Poinsot);Haeffely (Henri);North (Catherine – épouse Scheurer);Neeff (Thérèse);Neeff (M.);Oesterlé (Louis), prêtre;Raess (André), prêtre;Stackler (Marie – épouse Duméril);Hertzog (Marie Stéphanie – épouse Stackler);Stackler (Henri);Fillat (Joséphine – épouse Miquey);Michel (M.), cocher;Quatrefages (Léonce de);Scheurer (Jean);Scheurer (Ferdinand Auguste);Hun (François Xavier), prêtre;Zeller (famille);Schnoll (M.), prêtre;Sussenthaller (Emilie);Gros (Lucile);Gros (Blanche);Gros (Suzanne);Gros (Clémentine);Gros (Alice – épouse Gros); Canus (Edouard) ; 
      |lieux cités=Paris;Vieux-Thann 
      }}